Égypte: l’armée hausse le ton contre les manifestants pro-démocratie

Égypte: l’armée hausse le ton contre les manifestants pro-démocratie

Les dirigeants militaires de l’Égypte ont haussé le ton contre les militants pro-démocratie, mercredi, les mettant en garde contre une tentative de «renversement de l’État».

Les militants tentent de tirer profit de la colère populaire face à la répression des manifestations au cours de la dernière semaine au Caire pour faire pression sur les généraux afin qu’ils quittent le pouvoir avant l’échéancier prévu, en juin.



Les militaires, qui ont pris le pouvoir après la chute de Hosni Moubarak le 11 février, ont affronté pendant plusieurs jours les manifestants qui dénonçaient leur emprise sur le pouvoir, des violences qui ont fait 14 morts et des centaines de blessés. Les images de soldats attaquant des femmes, les tirant par les cheveux et les frappant, ont infligé un coup dur au prestige de l’armée.

Mercredi, le conseil de généraux qui dirige le pays a intensifié sa campagne visant à présenter les manifestants comme des fauteurs de troubles. Sur sa page Facebook, le conseil militaire a affirmé qu’il existait des «complots persistants pour tenter de renverser l’État en accélérant les manifestations».

Une déclaration d’un haut responsable non identifié, diffusée par l’agence de presse officielle MENA, allait encore plus loin. Ce responsable a affirmé que les autorités avaient déjoué un complot visant à transformer les manifestations en «guerre civile» entre le peuple et le gouvernement, un complot qui ouvrirait la voie à une intervention militaire étrangère, selon ce responsable.

Les Frères musulmans ont refusé de participer aux récentes manifestations au Caire et ont rejeté mardi une proposition visant à accélérer le transfert du pouvoir aux civils, craignant que cela ne perturbe les élections parlementaires que les islamistes devraient remporter haut la main.

La deuxième phase des élections législatives s’est poursuivie mercredi, mais sans les longues files d’attente qui avaient marqué les précédentes journées de vote.

Cette deuxième phase se déroule principalement dans les zones rurales. Une troisième et dernière phase est prévue au début du mois de janvier.

Le parti des Frères musulmans, qui a dominé le scrutin jusqu’à présent, devrait conserver son avance. Les résultats définitifs doivent être annoncés le 13 janvier.

«Je ne connais rien à la politique, mais je veux la stabilité pour mon pays», a dit Fatmah Morsi en votant à Dokki, une banlieue du Caire. «Il y a eu suffisamment de manifestations. Nous devons donner une chance à ce gouvernement», a-t-elle estimé.