La cour d’assises a transféré les dossiers de quatre dirigeants des Frères musulmans au Grand mufti. La veille, sept jihadistes avaient déjà été condamnés à la peine de mort après consultation de l’autorité religieuse, pour l’assassinat prémédité de 25 policiers dans le Sinaï, il y a un peu plus d’un an.
Le système juridique égyptien est extrêmement compliqué quand il s’agit de prononcer une peine de mort du fait des réminiscences de la charia islamique dans la jurisprudence.
Si un accusé est potentiellement passible de la peine capitale, le juge doit préalablement transférer son dossier devant le Grand mufti. Ce dernier émet alors un avis favorable ou défavorable en fonction de la charia. Cet avis est purement consultatif. En avril, un juge avait ainsi déféré plus de 700 accusés proches des Frères musulmans devant le Grand mufti. Une décision interprétée comme une peine de mort par les médias et qui avait soulevé une vague de condamnations en Egypte comme à l’étranger. Finalement, sur les 700, 37 personnes avaient été condamnées à mort. Un mois plus tard, la même confusion se répétait avec 683 accusés déférés. Les médias, faisant l’addition, évoquaient plus de 1 300 condamnations à mort. A l’heure actuelle, près de 300 peines capitales ont été effectivement prononcées mais aucun condamné n’a été exécuté et les procès en appel sont en cours .
