Après une journée de folle rumeurs, de déclarations de l’armée et d’officiels, semblant indiquer que la donne allait changer, d’espoirs nourris par une foule considérable, s’étant donné rendez-vous sur la place al Tharir, et célébrant prématurement le départ annoncé du « Rais », c’est la douche froide!
Loes d’un discours convenu ou il a rappellé d’un ton morne son engagement pour la patrie, sa volonté de mourrir sur sa terre, Hosni Moubarak n’a pas prononcé les mots que le monde entier attendait. Il ne démissionne pas. Il ne s’en va pas. Il reste au pouvoir. Il ne délègue pas ses pouvoirs au vice président Souleimane, scénario privilégié par Washington.
Alors que Moubarak prononcait son allocution télévisée, la liesse des dernières heures s’est subitement transformée en colère, en rage sur la place Tharir ou les manifestants ne cessent désormais de crier: Il doit partir, il doit partir…
Mais le vieux pharaon s’accroche. Déjouant tous les pronostics, il l’a déclaré fermement: Il ne part pas!
Fidèle à sa tradition de censure, la télévision nationale ne montre aucune des images de la colère, de l’incompréhension qui agitent des millions de manifestants, dans les rues du Caire, de Suez ou d’Alexandrie.
La révolution, qui n’est pas un long fleuve tranquille continue…