Le Sénat américain a adopté une résolution demandant au président Hosni Moubarak de commencer le processus de transfert du pouvoir pour la création d’un gouvernement provisoire.
Parrainée par le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le démocrate John Kerry, et le sénateur républicain John McCain, cette résolution a été adoptée jeudi soir à l’unanimité.
La résolution demande à Moubarak « de commencer immédiatement une transition en bon ordre et pacifique vers un système politique démocratique, dont le transfert du pouvoir à un gouvernement de transition participatif provisoire, en coordination avec les dirigeants de l’opposition, la société civile, et l’armée, pour adopter les réformes nécessaires permettant la tenue, au cours de cette année, d’élections libres, justes et crédibles ».
La résolution a également condamné fermement »les actes d’intimidation, le ciblage ou la détention de journalistes, » et a appelé toutes les parties de « s’abstenir de tout acte violent et criminel », tout en « exprimant sa profonde inquiétude pour toute organisation qui prône une idéologie extrémiste, y compris les Frères musulmans ».
Dans sa déclaration, le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, a souligné que « le peuple égyptien a envoyé un message clair pour un changement immédiat. Le Sénat a entendu ce message, et nous continuerons de soutenir le peuple égyptien car cela déterminera son avenir ».
UE : L’Egypte doit commencer “maintenant” le processus de transition politique
Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne (UE) ont demandé à nouveau à l’Egypte de commencer « maintenant » le processus de transition politique, dans une déclaration commune adoptée hier, à Bruxelles.
« Le processus de transition doit démarrer maintenant », affirme le texte des chefs d’Etat et de gouvernement qui demandent également aux autorités égyptiennes de « répondre aux aspirations du peuple égyptien par la réforme politique et non la répression ». « La base des relations entre l’UE et l’Egypte repose sur les principes énoncés dans l’accord d’association » qu’ils ont conclu « et les engagements pris à cet égard », ont également souligné les dirigeants européens.
L’UE a demandé en outre à sa Haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, de se rendre en Egypte et a plaidé une nouvelle fois pour une « transition ordonnée » dans ce pays, appelant de ses vœux la formation d’un gouvernement reposant sur « une large assise ».
Le Premier Ministre britannique
Les première mesures vers la transition ne répondent pas aux aspirations du peuple
Le Premier mMinistre britannique, David Cameron, a estimé aujourd’ hui que les premières mesures prises par les autorités égyptiennes vers la transition politique ne répondaient pas aux attentes de la population.
« Franchement, les mesures prises jusqu’ici n’ont pas répondu aux aspirations de la population égyptienne », a-t-il déclaré à la presse en arrivant à un sommet de l’Union européenne à Bruxelles. « Nous avons dit clairement que l’Egypte devrait prendre des initiatives pour montrer qu’il existe un chemin clair, crédible et transparent vers la transition » politique à la tête du pays, a ajouté le chef de gouvernement britanique. En outre, « si nous voyons aujourd’hui dans les rues du Caire de la violence orchestrée par l’Etat ou un recours à des voyous pour s’en prendre aux manifestants, alors l’Egypte et son régime perdront le reste de crédibilité et de soutien dont il dispose de la part de l’Occident, y compris de la Grande-Bretagne », a encore jugé M. Cameron.
Deux partis de l’opposition égyptienne décident de participer au dialogue avec le gouvernement
Deux grands partis de l’opposition en Egypte ont accepté de participer au dialogue politique avec le nouveau gouvernement, proposé par le vice-président Omar Souleimane, a rapporté hier, la télévision publique égyptienne.
Les deux partis « El Wafd » et « El Tajammoue » ont accepté de participer au dialogue avec le nouveau gouvernement qui a « répondu à leurs demandes de protéger les manifestants sur la place Al- Tahrir et d’ouvrir une enquête sur les responsables des violences », a indiqué la même source.
Selon M. Sleimane et le Premier ministre Ahmed Shafiq, le dialogue a été entamé avec les deux partis de l’opposition ainsi qu’avec les représentants des manifestants.
Le leader du parti El Tajammoue, Refaat al-Said, a affirmé qu’outre les réformes constitutionnelles et politiques, les partis demanderont l’instauration d’un salaire minimum.
Amr Moussa n’écarte pas la possibilité de briguer la succession de Moubarak
Le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Egyptien Amr Moussa n’a pas écarté vendredi la possibilité de briguer la succession du président Hosni Moubarak, confronté à une contestation populaire déclenché le 25 janvier à travers le pays pour réclamer son départ. « Pourquoi dire non », a répondu M. Moussa à une question de journalistes sur une possible candidature au scrutin présidentiel prévu en septembre prochain en Egypte.
« Je suis à la disposition de mon pays bien sûr. Mais on va voir les développements politiques. Je suis prêt à servir comme un citoyen qui a le droit d’être candidat », a déclaré Amr Moussa à des médias.
A propos du départ de Moubarak, sous une forte pression de la rue égyptienne, l’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères a estimé que le président devrait rester au pouvoir « jusqu’à fin août », fin de son actuel mandat.
« Je ne crois pas qu’il va quitter. Je crois qu’il va rester jusqu’à fin août », a estimé M. Moussa, dans une déclaration à la radio « Europe 1 », se disant « prêt » à jouer un rôle dans la transition en Egypte. Moussa n’a pas écarté non plus la possibilité d’intégrer un éventuel gouvernement de transition, et souhaité un « consensus national ». « On ne peut pas ignorer des forces politiques, y compris les Frères musulmans », principal mouvement d’opposition du pays, a-t-il ajouté.
Le président Hosni Moubarak a promis de ne pas se représenter aux prochaines élections, prévues en septembre. Le secrétaire général de la Ligue arabe estime que ce vendredi, « sera décisif » pour l’Egypte, où de nouvelles manifestations sont prévues à l’appel d’un mouvement de contestation qui espère en faire la « journée du départ » de Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
Plus de 200 ressortissants algériens quittent Le Caire pour Alger à bord d’un avion spécial
Plus de 200 ressortissants algériens ont quitté hier, après-midi Le Caire à destination d’Alger à bord d’un avion spécial mis à la disposition des ressortissants désireux de rentrer au pays. Un responsable de la représentation de la compagnie Air Algérie au Caire a indiqué à l’APS que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour faciliter le retour des Algériens en dépit de la forte affluence que connaît l’aéroport du Caire depuis le début des manifestations, ajoutant qu’un vol supplémentaire était programmé pour samedi.
Le consulat d’Algérie au Caire a mis à la disposition des ressortissants désireux de rentrer au pays deux lignes téléphoniques.
L’ambassadeur d’Algérie au Caire, M. Abdelkader Hadjar avait précisé dans une déclaration à l’APS mercredi que l’ambassade est en contact permanent avec les membres de la communauté pour s’enquérir de leur situation affirmant que des vols supplémentaires seraient programmés en cas de nécessité.
Les ressortissants rentrés au pays sont pour la plupart des étudiants qui poursuivent leurs études au Caire et dans d’autres provinces, les universités étant fermées en raison des évènements qui secouent l’Egypte.
Les manifestants antigouvernementaux prient sur la place Tahrir
Des dizaines de milliers de manifestants antigouvernementaux ont prié hier sur la place Tahrir au cœur de la capitale égyptienne.
Les manifestants avaient pris cette place clé au terme d’affrontements meurtriers avec les forces de l’ordre il y a une semaine et n’ont pas quitté depuis ce lieu, théâtre de nouveaux heurts cette semaine avec les partisans du président Hosni Moubarak.
« Nous n’avons pas de parti qui nous représente et exprime nos revendications… Celui qui veut négocier doit venir ici parler », a déclaré l’imam Khaled al-Marakbi.
« Nous sommes nés libres et allons vivre libres… Je vous demande de patienter jusqu’à la victoire », a-t-il ajouté.
Dès la prière terminée, les fidèles ont commencé à scander des messages réclamant le départ immédiat du président Hosni Moubarak, à la tête du pays depuis 30 ans.