Le président égyptien, Mohamed Morsi, a du déployer un immense effort de communication pour atténuer un tant soit peu la tempête qu’une lettre qu’il aurait adressée au président israélien a provoqué en Egypte. Son porte-parole s’est empressé de démentir une assertion véhiculée mardi par les principaux médias israéliens à propos d’un échange épistolaire entre Mohammed Morsi et Shimon Peres.
« La lettre présentée par les médias comme ayant été envoyée par le président Morsi à Israël est un faux. Le président Morsi n’a rien envoyée à Israël », a-t-il soutenu.
Pas suffisant pour convaincre une opinion égyptienne qui a repris à éprouver du ressentiment à l’égard de l’Etat d’Israël, notamment depuis le déploiement de l’étendard vert après la chute du régime de Hosni Moubarak. D’autant que, coté israélien, on a soutenu mardi, à un haut niveau de responsabilité, que la lettre en question n’a rien d’une fiction et qu’elle a été bel et bien envoyée par Mohammed Morsi.
Une lettre qui véhiculerait un signe fort d’une volonté égyptienne de conciliation avec l’Etat d’Israël. Un message de paix qui prétendrait à rassurer Israël quelques peu inquiète de l’arrivée des frères musulmans en Egypte. Israël redoutait en effet que les frères musulmans ne décident de rendre caduc l’accord de paix conclu en 1979 entre l’Egypte et Israël.
Un accord qui a permis des rapports de bon voisinage et une coopération diplomatique de loin le plus assise comparativement au reste du monde arabe. Le président égyptien Mohammed Morsi, dont la présidence reste la première haute charge officielle, a-t-il péché par inexpérience politique, croyant échanger un courrier officiel sans que personne n’en soit informé ? S’il a vraiment ainsi réfléchi net agi ainsi, c’est qu’il maitrise mal les rudiments de la diplomatie, surtout lorsque le vis-à-vis se nomme Etat d’Israel.
Mais s’il n’a réellement pas expédié cette missive par laquelle la polémique est arrivée, c’est que les Israéliens travaillent à mettre Morsi en difficulté avec les Egyptiens en général mais surtout avec ses partisans. Mais alors pourquoi ? Sachant que la conjoncture régionale avec ce qui se passe en Syrie se prête mal aux manoeuvres de déstabilisation.
Hamid Guerni
