Egypte / Il met à la retraite de puissants généraux ,Le Président Morsi frappe fort

Egypte / Il met à la retraite de puissants généraux ,Le Président Morsi frappe fort

Des milliers de sympathisants islamistes se sont rassemblés hier dans la soirée place Tahrir, au Caire, pour fêter les dernières décisions prises par le chef de l’Etat.

Le président égyptien Mohamed Morsi a, en effet, créé la surprise en annulant des dispositions accordant de vastes pouvoirs à l’armée et en écartant le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense qui fut chef d’Etat de fait après la chute de Hosni Moubarak. C’est ainsi que ce dernier a été remplacé au ministère de la Défense qu’il occupait depuis 20 ans par le général Abdel Fattah al-Sissi, le chef des renseignements militaires. Le chef d’état-major de l’armée et N°2 du CSFA, Sami Anan, a également été mis à la retraite, et remplacé par le général Sedki Sobhi. MM. Tantaoui et Anan ont toutefois tous deux été nommés conseillers auprès du Président Morsi.



Dans la soirée, M. Morsi s’est défendu de vouloir marginaliser des personnes ou des institutions. «Je ne leur veux que du bien. Je veux qu’ils se consacrent à une mission, la protection de la nation», a-t-il assuré en allusion aux membres des forces armées. M. Morsi a ajouté qu’il voulait «faire en sorte que nous avancions vers un avenir meilleur, avec une nouvelle génération, un sang neuf longtemps attendu». Consolidant sa position, M. Morsi, élu en juin, s’est attribué le pouvoir législatif et nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, deuxième personne à occuper ce poste en plus de 30 ans. Dans sa propre «déclaration constitutionnelle», hier, M. Morsi récupère le pouvoir législatif et s’octroie le droit, si l’actuelle commission constituante ne peut «achever son travail», d’en former une nouvelle «représentant toutes les composantes de la société égyptienne». Ces décisions-surprises ont provoqué l’effervescence dans les milieux politiques et sur les réseaux sociaux, qui se demandaient si le maréchal Tantaoui avait accepté sans rechigner d’être écarté.

«Ce qui s’est fait l’a été en coordination et après des consultations avec les forces armées», a réagi une source militaire citée par l’agence Mena, en démentant les «rumeurs de réactions négatives (au sein de l’armée) aux changements à la direction des forces armées». Ainsi, un haut responsable du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), formation de M. Morsi, Mourad Ali a estimé que «vu les circonstances, c’est le bon moment pour effectuer des changements dans l’institution militaire». «C’est un Président fort, et il exerce son autorité», a-t-il dit à l’AFP.

R. I. / Agences