Des militants chrétiens coptes ont appelé à un rassemblement mercredi au Caire contre un film jugé insultant envers l’islam qui a provoqué la veille des violences devant l’ambassade américaine en Egypte, où la sécurité a été renforcée, et le consulat des Etats-Unis en Libye.
L’Union des jeunes de Maspéro et la Coalition de l’Egypte copte ont, dans un communiqué, condamné toute forme de mépris contre quelque religion que ce soit, de même que toute tentative de semer la discorde entre personnes de différentes confessions.
L’Union des jeunes de Maspéro a appelé sur sa page Facebook à un rassemblement dans la soirée devant l’ambassade américaine au Caire contre ce film qui insulte l’islam et le prophète Mahomet.
La sécurité a été renforcée dans le centre du Caire, particulièrement aux abords de l’ambassade des Etats-Unis, a indiqué à l’AFP un responsable des services de sécurité. Il a précisé qu’il n’y avait eu aucune arrestation après les incidents de la veille.
Mardi, plusieurs milliers de manifestants, en majorité des fondamentalistes salafistes, ont manifesté contre ce film devant la mission diplomatique, et un groupe est parvenu à enlever le drapeau américain et le remplacer par un étendard noir identique à celui de groupes radicaux.
A Benghazi, dans l’est de la Libye, l’ambassadeur américain et trois fonctionnaires ont été tués dans la soirée dans une violente attaque du consulat des Etats-Unis par des hommes armés protestant contre ce film, selon le ministère de l’Intérieur.
Le film à l’origine de ces troubles est signé par un Israélo-américain qui décrit l’islam comme un cancer, selon le Wall Street Journal. Mais en Egypte, la perception répandue par les médias et des prédicateurs fondamentalistes est qu’il a été réalisé par des Coptes vivant aux Etats-Unis, une accusation reprise par les manifestants mardi.
L’Union des jeunes de Maspéro souligne quant à elle que les Coptes qui ont pris part à la production du film en question ne sont pas représentatifs de la grande majorité des Coptes. Ils ne représentent ni le christianisme ni l’église, ni les Coptes de la diaspora.
Le père Hani Bakhoum, secrétaire du patriarche copte catholique Anba Antonius Naguib (chef d’une branche minoritaire de l’église copte, majoritairement orthodoxe), a déclaré au journal al-Watani que son église dénonçait toute forme de mépris pour les symboles religieux car cela contredit les enseignements de la bible.
Ce film risque cependant de faire monter encore la pression sur les chrétiens d’Egypte, qui représentent quelque 6 à 10% des 82 millions d’habitants, qui dénoncent déjà régulièrement des discriminations et des violences à leur encontre.
L’élection en juin dernier d’un président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a aggravé les craintes de cette communauté, malgré les assurances du nouveau chef d’Etat d’être le président de tous les Egyptiens, sans distinction de confession. (AFP)