Au moins 10 soldats ont péri ce matin dans un attentat à la voiture piégée dans le Sinaï égyptien, où les attaques contre les forces de l’ordre se sont multipliées depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.
Cet attentat a eu lieu près de la ville d’Al-Arich, capitale régionale du Nord-Sinaï, péninsule proche d’Israël et de Gaza. Vers 07H45 locales (05H45 GMT), une voiture a explosé au passage d’un convoi de l’armée faisant 10 morts et 35 blessés parmi les soldats, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Certains des blessés ont été grièvement atteints et hospitalisés. En représailles à l’implacable, et très sanglante, répression menée par les autorités de transition contre les partisans de M. Morsi, certains mouvements armés jihadistes, parfois liés à Al-Qaîda, ont revendiqué de nombreux attentats, dont certains spectaculaires. Ainsi, le 19 août, une embuscade contre un convoi de policiers près de Rafah, le point de passage vers la bande de Gaza, a fait 25 morts dans les rangs des policiers dans l’attaque la plus meurtrière depuis des années dans la péninsule désertique du nord-est égyptien. Le 5 septembre au Caire, c’est un kamikaze qui a fait exploser sa voiture au passage du convoi du ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim. Il en est sorti indemne. Hier c’est à une toute autre forme de heurts violents que les blindés de la police égyptienne ont eu à faire face. Ces derniers sont en effet, intervenus dans la soirée sur la place Tahrir au Caire où des affrontements entre manifestants pro et anti-militaires ont fait 16 blessés. Il s’agit des premiers heurts violents n’impliquant pas des islamistes depuis la destitution et l’arrestation de Mohamed Morsi le 3 juillet. Des centaines de manifestants, à l’appel de mouvements laïques, étaient venus commémorer le 19 novembre 2011, premier jour d’une semaine sanglante durant laquelle une quarantaine de manifestants, hostiles au pouvoir intérimaire de l’armée après la chute de Hosni Moubarak, avaient été tués par les forces de l’ordre aux abords de la place Tahrir en plein centre de la capitale. En face, des dizaines de manifestants, partisans de l’armée et de son commandant en chef, le général Abdel Fattah al-Sissi, brandissaient des portraits du nouvel homme fort de l’Egypte.
Ils sont venus place Tahrir et des heurts les ont opposés aux autres en fin de soirée, à coups de pierres et de décharge de chevrotine, ont rapporté des journalistes de l’AFP. Après l’avoir littéralement inondée de gaz lacrymogènes, la police a pénétré sur la place Tahrir peu avant minuit et les manifestants se sont égaillés immédiatement dans les rues adjacentes.
R. I. / Agences
Bombe au Caire ce matin
Quatre policiers ont été blessés ce matin au Caire par une bombe lancée par des inconnus sur un poste de contrôle routier, nouvel épisode du regain des attaques visant les forces de l’ordre égyptiennes depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi. Un major de la police figure parmi les blessés dans cet attentat survenu dans un quartier du nord de la capitale quelques instants avant l’attentat du Sinaï.