Egypte / Alors que la situation politique se complique, Moubarak entre la vie et la mort

Egypte / Alors que la situation politique se complique, Moubarak entre la vie et la mort
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Tension n L’ex-Président, qui a dirigé l’Egypte sans partage pendant trois décennies, est dans le coma, après avoir été victime d’une attaque cérébrale.

C’est ce qu’ont indiqué, ce matin à l’AFP, des sources médicale et militaire, démentant ainsi sa «mort clinique» annoncée dans la nuit d’hier par l’agence officielle égyptienne Mena.

Selon la Télévision d’Etat, les autorités égyptiennes devraient publier un communiqué sur l’état de santé de l’ancien président dans les prochaines heures. Une source militaire a également confirmé l’imminence de ce communiqué.

M. Moubarak a connu une rapide détérioration de son état de santé depuis sa condamnation le 2 juin pour la mort de près de 850 personnes pendant la révolte de janvier / février 2011, suivie de son transfert dans l’aile médicalisée de la prison de Tora, dans la banlieue sud du Caire. Tout au long de son procès, il était apparu devant les juges allongé sur une civière, enfermé dans un box grillagé, loin de l’image de dirigeant courtisé sur la scène internationale et redouté à domicile, qu’il avait été autrefois. Souffrant de dépression aiguë, de difficultés respiratoire et cardiaque et d’hypertension artérielle, selon des sources médicales et ses avocats, il a dû subir une nouvelle défibrillation cardiaque suite à cette attaque cérébrale.

Ces incertitudes sur la santé de M. Moubarak, âgé de 84 ans, interviennent sur fond de nouvelles tensions politiques dans le pays. L’armée au pouvoir venant de s’octroyer de larges prérogatives et les deux protagonistes du vote qui s’est achevé dimanche, le Frère musulman, Mohammed Morsi, et l’ancien Premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq, assurant chacun de son côté avoir gagné, en attendant les résultats officiels jeudi. Des milliers d’Egyptiens manifestaient hier au Caire pour dénoncer ce qui est qualifié de «coup d’état constitutionnel» des militaires au pouvoir qui leur permet de rester aux commandes quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle. Les appels à manifester ont été lancés par des organisations de jeunes militants pro-démocratie rejoints par les Frères musulmans, première force politique d’Egypte et rivaux historiques des militaires qui dominent le système depuis la chute de la monarchie en 1952. Le rassemblement se tenait sur la célèbre place Tahrir dans le centre de la capitale. «A bas le pouvoir militaire» ou «la légitimité appartient au peuple», scandaient en fin d’après-midi des centaines de manifestants, parmi lesquels de nombreux islamistes, progressivement rejoints par de nombreuses autres personnes.