Ce match ne laisse personne indifférent. L’enjeu est grand, grand au point où les présidents des deux nations s’intéressent de près à cette rencontre. Il faut dire que jamais un match de football n’a pris des contours politiques aussi grands. Même le fameux match Iran-USA n’avait pas débordé de son cadre sportif comme ce fut le cas pour ce match.
L’Etat algérien, par le biais de ses différentes structures, a décidé d’intervenir afin de mettre un terme à ces dépassements.
HOSNI MOUBARAK, le président égyptien, veut que son pays aille au Mondial, il a besoin de ça. C’est pourquoi il a mis à la disposition de la Fédération égyptienne de football tous les moyens nécessaires pour y arriver. 3 millions de livres pour chaque joueur en cas de qualification, c’est la prime qu’offre le FEF pour les poulains de Shehata.
De son côté, Abdelaziz Bouteflika avait promis lors de sa campagne électorale à ses supporteurs présents à la Coupole que l’Algérie ira au Mondial. «On ira au Mondial, on ira au Mondial, on ira au Mondial»,disait-il, la main levée au ciel, avec un air sûr. Il faut l’avouer qu’à ce moment, personne ne croyait à la qualification au Mondial, même la Coupe d’Afrique était considérée comme un objectif difficile à atteindre.
Agressions coordonnée sou dérapages incontrôlé
Cette importance a poussé les Egyptiens à user de moyens extra sportifs. Leur objectif : jouer sur le moral des Algériens, notamment les professionnels.Ça a commencé juste après leur victoire sur la Zambie, le 10 octobre dernier. Les Egyptiens ont déclenché les hostilités contre l’Algérie : Samir Zaher, le président de la Fédération égyptienne de football, a publiquement accusé l’Algérie d’avoir corrompu le trio arbitral du match Algérie-Rwanda et a même appelé la CAF et la FIFA à suivre, avec attention, cette rencontre.
Après lui, Amr Adib, un présentateur TV arrogant et haineux, déverse ses insanités sur l’Algérie et les Algériens.
Après le match Algérie-Rwanda, qui a vu la victoire hautement méritée des Verts, les Egyptiens redoublent de férocité et leurs agressions semblaient coordonnées. Les Egyptiens sont allés jusqu’à minimiser ou carrément s’approprier la Révolution algérienne de 1954.
Pis encore, des joueurs égyptiens, anciens, comme Les frères Hassan, et actuels comme Ahmed Hassan, dont la besogne consiste à salir nos joueurs afin de les faire douter de leur identité, en les attaquant sur leur nationalité, leur religion, leur langue, leur patriotisme, etc.
Egypte, pourquoi ce silence ?
Les «charmeurs de serpents» dont la mission est de nous endormir avec leurs discours mielleux, du genre : «Notre fraternité arabe est plus forte qu’un match de football»,«Faisons du 14 novembre un jour de fête entre deux équipes de la Nation arabe» ne suffisent pas pour calmer les Algériens qui ont été touchés dans leur amour propre.
Pourquoi l’Egypte ne condamne pas les agissements irresponsables de ces voyous ? Pourquoi ce silence ?
Cette conspiration contre les Algériens dépasse, de loin, une simple rencontre de football ; elle semble être planifiée en haut lieu. Tout ce déchaînement de haine et toutes ces gesticulations ne sont pas gratuits, mais ont une seule origine :la peur.
L’état algérien passe à l’action
Le silence et le laisser-aller des autorités égyptiennes devant ces dérapages, jugés par certains de très graves et par d’autres «d’atteint eaux valeurs de la nation», ont poussé le sommet de notre Etat à réagir, à commencer par le Président lui-même. Il ne pouvait pas rester indifférent devant les menaces à l’encontre des Algériens qui vont se rendre en Egypte. Le président de la Fédération égyptienne a appelé son peuple à lyncher les Algériens et à faire d’eux ce qu’ils veulent, les médias égyptiens aussi…
Il fallait faire quelque chose, et l’Etat algérien a décidé de bouger pour remettre ce beau monde à sa place. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pourrait se rendre en Egypte dimanche prochain pour prendre part au sommet Chine-Afrique. Cette visite serait aussi une occasion pour le Président algérien de parler avec son homologue égyptien, Hosni Moubarak, du match que tout le monde attend. Bouteflika devrait exiger une sécurité totale pour la délégation algérienne, mais aussi pour les supporters qui feront le voyage en Egypte.
Abou El Gheit rassure Medelci
D’après le journal El Watan, un entretien téléphonique a eu lieu lundi entre les ministres des Affaires étrangères algérien et égyptien, M. Mourad Medelci et son homologue M. Ahmed Abou
El Gheit. L’essentiel de cet entretien a été axé essentiellement sur le match Egypte-Algérie, prévu le14 novembre. Les deux homme sont mis l’accent sur «le caractère sportif et fraternel» de ce derby. Des assurances furent données à M. Medelci en vue de garantir toutes les conditions de sécurité durant le séjour des supporters et de la délégation sportive algérienne qui se déplaceront au Caire.
Hadjar et Mihoubi prennent le relais
Avant, notre ambassadeur en Egypte, en l’occurrence M.Hadjar, avait rassuré les Algériens voulant se déplacer au Caire pour encourager l’Algérie.«Ceux qui veulent venir en Egypte n’ont rien à craindre, ils seront en sécurité», disait-il avec conviction et assurance. Azzedine Mihoubi, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, quant à lui, a appelé les Egyptiens, mais aussi les Algériens à faire preuve de raison et de fair-play. Il a aussi prié lesmédias des deux pays à faire que la tension de ce match tombe, Mihoubi a appelé à dépassionner «la bataille du Caire».
A. B.