Egypte/ 24 morts, 200 blessés dans des affrontements,Le Caire sous couvre-feu

Egypte/ 24 morts, 200 blessés dans des affrontements,Le Caire sous couvre-feu
egypte-24-morts-200-blesses-dans-des-affrontementsle-caire-sous-couvre-feu.jpg

Des violences, les plus meurtrières depuis les événements ayant entraîné la chute du Raïs, ont marqué la nuit d’hier avec au bout un lourd bilan : 24 morts, 200 blessés.

Des coptes se sont affrontés aux forces de l’ordre suite à l’incendie d’une église.



L’Egypte a connu, hier, dimanche, les violences les plus meurtrières depuis la révolte qui a renversé le Président Moubarak en février dernier. Un couvre-feu a été décrété dans le centre de la capitale de 02h 00 à 07h 00 (00h00 à 05h 00 GMT) pour tenter de rétablir le calme et la sécurité a été renforcée autour du Parlement, du siège du Conseil des ministres et du musée archéologique du Caire.

Plus de 200 personnes ont également été blessées en marge de cette manifestation qui visait à protester contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan au sud, selon le ministère de la Santé. Selon l’AFP, certain témoins parlent des dépouilles de 17 manifestants à l’hôpital copte du Caire. L’un d’entre eux avait le visage écrasé au point d’être méconnaissable, et le chaos régnait dans cet établissement où les familles hurlaient leur colère. «Un véhicule de l’armée a roulé sur cinq manifestants», a dit le père Daoud, un prêtre copte.

LG Algérie

«Voici son cerveau», a-t-il ajouté en parlant du manifestant au visage défoncé, en montrant de la matière blanche dans un sac en plastique. Des blessures par balles étaient visibles sur certaines des dépouilles. Des affrontements entre musulmans armés de bâtons et chrétiens près de l’hôpital où était soignée la majorité des manifestants coptes ont fait craindre des violences à plus grande échelle. Plusieurs véhicules étaient en feu dans une grande rue voisine de l’hôpital et des manifestants coptes prenaient de l’essence des voitures pour en faire des cocktails Molotov. Mais en fin de soirée, les musulmans ont marché vers l’hôpital en criant «Musulman, chrétien, une seule main», mettant fin aux violences près de l’établissement. Plusieurs blindés de transport de troupes et une dizaine de camions de la police anti-émeutes étaient postés non loin de là. Les raisons qui ont fait dégénérer en fin de journée ce qui avait commencé comme une marche pacifique de milliers de coptes du quartier de Chobra vers Maspero, où se trouve la télévision publique dans le centre du Caire, restent confuses. La télévision d’Etat a indiqué que les protestataires avaient lancé des pierres sur les forces de l’ordre et, citant des témoins, que les manifestants coptes étaient armés. Les polices anti-émeutes et militaires ont, selon elles, tiré des coups de feu en l’air et des bombes lacrymogènes pour les disperser. La chaîne publique a cité des soldats blessés assurant ne pas disposer de balles réelles.

Mais sur Twitter, beaucoup parlent de l’intervention de «voyous» venus perturber le rassemblement. Nombreux sont aussi ceux qui accusent les médias officiels de tenir un discours anti-chrétiens.«Mon collègue est mort à mes côtés. Ils ont tiré sur nous. Chrétiens fils de chiens», a dit l’un des membres des forces de l’ordre blessés, filmé par la télévision publique. De Chobra à Maspero, les manifestants, dont certains brandissaient des croix, avaient scandé : «A bas le maréchal» Hussein Tantaoui, qui dirige le pays depuis la démission sous la pression de la rue de Moubarak. Ils ont brièvement essuyé des jets de pierres sur le chemin.

R. I. / Agences