Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis les accords de paix israélo-égyptiens de 1979. Le président égyptien Mohamed Morsi et l’armée jurent de venger les victimes.
Seize gardes-frontière égyptiens ont été tués et sept autres blessés dimanche dans le Sinaï, près de la frontière entre l’Egypte et la Bande de Ghaza, par une dizaine d’hommes armés de grenades, de mitraillettes et de lance-roquettes. Le commando s’est ensuite emparé de deux blindés égyptiens et est parvenu à pénétrer avec l’un d’eux sur le territoire israélien, près du poste frontalier de Kerem Shalom, avant d’être neutralisé et éliminé par l’aviation israélienne. Cinq de ses membres auraient été tués. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis les accords de paix israélo-égyptiens de 1979. Elle fait suite à une notable détérioration de la sécurité, dans la région, depuis la révolte de début 2011. A l’issue d’une réunion d’urgence avec les responsables militaires, le chef des services des renseignements et le ministre de l’Intérieur, le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé à la télévision que le crime « lâche ne restera pas impuni quels que soient ses auteurs ». Le chef d’Etat s’est engagé à reprendre en main le Sinaï en assurant que les forces (de sécurité) imposeront tout leur contrôle sur ces régions. « Des instructions claires ont été données pour reprendre le contrôle total du Sinaï et pour pourchasser et mettre la main sur les auteurs de ce crime » a-t-il déclaré en proclamant, hier, trois jours de deuil national. L’armée égyptienne a vigoureusement réagi et promet de « venger » ses victimes tuées par des « terroristes ». Plus précis, un haut responsable égyptien de la sécurité a accusé des « djihadistes » en collaboration avec des éléments des régions d’Al Mahdiya et de Gabal Halal, venus de la bande de Gaza voisine d’être derrière l’attaque. Le ministère de l’Intérieur égyptien a de son côté annoncé l’envoi d’une mission d’enquête sur le site de l’attaque En réaction à l’attaque, les autorités égyptiennes ont décidé de fermer sine die le terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza. Le terminal est l’unique point de passage entre le territoire palestinien, contrôlé par le mouvement Hamas. Parallèlement, la police du Hamas a annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande pour éviter toute fuite des membres du commando de l’Égypte vers Gaza. Bien que la région où s’est déroulée l’attaque soit une zone démilitarisée, en vertu du traité de paix avec Israël, la 2e armée égyptienne positionnée sur le canal de Suez a été mise en état d’alerte ce qui signifie que des renforts seront envoyés dans le Sinaï. Côté israélien, le ministre de la Défense Ehud Barak a exhorté l’Egypte sur « la nécessité d’agir fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï ». Le ministre israélien, qui s’adressait à une commission parlementaire, a précisé que Tel Aviv avait proposé son aide aux autorités égyptienne. Une porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Avital Leibovich, a indiqué qu’il était trop tôt pour déterminer l’affiliation des membres du commando et leur objectif soupçonnant les « terroristes » de vouloir enlever des soldats israéliens.
Amine Goutali