Le conseiller à la Présidence de la République, M. Kamel Rezag-Bara, s’est inquiété des dangers pouvant résulter d’un éventuel « effritement identitaire » en Libye. Cette possibilité, si elle venait à se confirmer, pourrait avoir des « répercussions importantes sur l’ensemble des pays de la région », a précisé M. Rezag-Bara lors d’une rencontre-débat sur le thème : « Le danger de la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye », dans le cadre d’une rencontre sur ce thème. Il a estimé que l’Etat central de la Libye, « qui s’est construit au fil des civilisations risque d’être disloqué à la lumière des derniers évènements qu’il a connus », d’où l’importance, a-t-il dit, d’œuvrer pour une « édification institutionnelle et un retour de la bonne gouvernance dans ce pays ». Abordant la question des Touaregs, il a notamment souligné les dangers qui pèsent sur ceux de Libye. Les Touaregs ont leur appartenance nationale, que ce soit en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Mali, au Niger ou en Mauritanie, a-t-il précisé. La rencontre sur le danger de la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye, animée par des experts nationaux et internationaux à laquelle prennent part des ambassadeurs accrédités en Algérie, entre dans le cadre de la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale sur les dangers du fléau du terrorisme. Les participants, dont des représentants du mouvement associatif, des parlementaires, et des acteurs économiques, débattront aussi de la gravité de la situation, non seulement dans la région de la Méditerranée, mais aussi à travers le monde.
“Nous mettons notre expérience antiterroriste au service des autres”
Le conseiller à la Présidence de la République, M. Kamel Rezag-Bara, a appelé hier au renforcement des relations entre les pays du Champ (Algérie-Mali-Mauritanie et Niger) et les partenaires extra régionaux pour imposer la sécurité, la stabilité et le développement dans la région. De grands enjeux politiques et sécuritaires existent dans la région, a indiqué M. Rezag-Bara dans une déclaration à la presse, précisant que la crise libyenne avec ses conséquences diverses, tels l’instabilité, la prolifération d’armes et le flux des migrants de Libye vers les pays de la région, constituent de nouvelles menaces sur la région. M. Rezag-Bara a, dans ce contexte, appelé la communauté internationale à coopérer avec les Libyens pour aboutir à une entente nationale qui protège l’unité de la Libye et la cohésion de son peuple, ce qui constitue, a-t-il estimé, un des moyens de soutien à la stabilité dans la région. Les groupes terroristes armés, a-t-il mis en garde, tenteront d’exploiter la situation dans la région pour « consolider leur capacité à créer une situation d’instabilité » dans les pays de cette région dont certains éprouvent de « grandes difficultés » à faire face à ces menaces. Il a, dans ce sens, rappelé l’appel lancé lors de la séance d’ouverture de la Conférence, par les ministres des Affaires étrangères du Niger, du Mali et de la Mauritanie, à la communauté internationale d’approfondir la coopération régionale pour faire face à ces groupes « qui se dotent maintenant d’armes sophistiquées à la faveur de la recrudescence de l’instabilité dans la région ». Evoquant l’expérience algérienne en matière de lutte contre le fléau du terrorisme, M. Rezag-Bara a déclaré que l’organisation de cette conférence prouve que le pays a acquis une expérience reconnue au plan international dans la lutte contre le terrorisme transnational. Après avoir rappelé l’existence de stratégies de lutte antiterroriste au niveau des Nations unies, de l’Union européenne et d’autres ensembles internationaux, il a affirmé qu’en collaboration avec ses partenaires, l’Algérie a imposé dans cette région, son expérience pionnière basée sur l’affrontement (du terrorisme) et en même temps sur le facteur économique et de développement considéré, a-t-il dit, comme « la réponse à long terme aux situations sécuritaires dans la région ». « Nous disons à tous nos partenaires que notre expérience existe, qu’elle a réussi en Algérie et qu’elle est à la disposition de nos partenaires, mais cela ne signifie pas que nous n’intégrerons pas cette expérience dans le cadre des stratégies internationales de lutte contre le terrorisme adoptées au niveau des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine ou d’autres instances », a-t-il déclaré.