Plusieurs facteurs, naturels et humains, menacent la pérennité du cerf de Barbarie, espèce considérée en voie de disparition, faisant perdre à l’Algérie une importante ressource de son patrimoine animalier en dépit des efforts consentis par les autorités pour préserver ces bêtes qui peuplait auparavant l’extrême est du pays.
L’expansion urbanistique et les feux de forets lui font en effet déserter son milieu naturel d’habitat mais les chasseurs et les braconniers sont les principaux prédateurs du seul cervidé d’Afrique.
En vertu de l’ordonnance du 19 juillet 2006, la chasse, la détention ou le trafic du cerf de Barbarie et d’autres espèces menacées d’extinction, constituent des actes passibles d’une peine de un à deux ans d’emprisonnement assortie d’une amende.
Dans le cadre de la préservation de cette espèce protégée, le ministère de l’Agriculture et du développement rural et la Direction générale des forêts ont procédé, en 2012, à la mise en place d’une cellule consacrée au cerf de Barbarie, présidée par le centre de cynégétique de Zéralda.
Leader dans l’élevage et la préservation du cervus elaphus barbarus, le centre de Zéralda a élaboré un plan de gestion et de prévention (2015-2019) en collaboration avec la Direction générale des forets dans le but de mener une campagne de sensibilisation sur cet animal rare et en voie d’extinction, a indiqué le président du point focal national pour le cerf de Barbarie Abderrahmane Boukrabouza.
Une fois le plan achevé, les animaux seront relâchés dans des réserves naturelles dont celle de Bouchgouf, dans la wilaya de Guelma (non classée), la réserve de Brabtia à Collo et celle d’Akfadou à Béjaia, le but étant de favoriser la reproduction de l’animal dans des conditions appropriées et surtout dans son environnement naturel (Souk Ahras, Guelma et El Taref).
Des réunions périodiques sont organisées dans le cadre de cette cellule pour faire le point sur la situation du seul cervidé d’Afrique.
Un rapport annuel est présenté à la Direction des forêts sur les observations relevées sur cette espèce.
L’objectif de la création de cette cellule est d’unifier les efforts des parties concernées (gendarmerie, gardes des frontières, ministère de la défense, Direction des forêts et le secteur de l’environnement) dans un cadre structuré en faveur de la protection de cet animal.
Outre les dangers extérieurs qui menacent la survie du cerf de Barbarie, le manque de formation dans les universités et instituts algériens en matière de protection des animaux sauvages est à l’origine des résultats insatisfaisants sur le terrain, ont indiqué des responsables du centre.
Le directeur du centre cynégétique de Zéralda Mhamed Gouichiche a fait savoir que « sa structure oeuvre à l’ancrage de la culture de préservation de l’environnement chez les citoyens, notamment à travers l’ouverture d’un musée à ciel ouvert aux différentes catégories de la société pour leur faire connaître la richesse animalière dans notre pays ».
Le cerf de Barbarie est originaire d’Afrique du Nord. En Algérie, il est plus concentré à l’extrême est du pays entre les frontières algéro-tunisiennes.
Le centre cynégétique de Zeralda tente depuis 1995 de sauver cet animal à travers la reproduction de cette espèce au niveau du centre en prévision du repeuplement de l’espèce dans les forêts d’Akfadou (Béjaia) et Collo (Skikda).
La première opération de repeuplement du cerf de Barbarie dans ces deux sites a eu lieu en 2005.
Actuellement 13 cerfs de Barbarie vivent dans les forêts d’Akfadou et 3 à Collo.