Comme si c’était dans un film hollywoodien, nous avons été acteurs principaux du film de l’écroulement comme un château de cartes de notre immeuble
«Nous allons signaler cet effondrement en saisissant l’APC et la daïra d’Oran, cette dernière étant seule habilitée à décider», a affirmé le délégué de secteur d’El Mokrani.
La rue Carthage, relevant du secteur urbain d’El Mokrani (située à quelques pas du centre-ville d’Oran), a été le théâtre d’un effondrement d’immeuble qui a failli coûter la vie à plusieurs personnes. Quoiqu’aucune victime n’a été enregistrée, il n’en demeure pas moins que 22 familles se sont retrouvées dans la rue. «Comme si c’était dans un film hollywoodien, nous avons été acteurs principaux du film de l’écroulement comme un château de cartes de notre immeuble, l’effondrement a eu lieu à 6h du matin», a indiqué le rescapé Brahim Rahmani El Houari. Avant d’ajouter: «Nous n’avons trouvé rien de mieux à faire que de prendre la fuite, dès que le mur a commencé à craqueler». Colère et désolation, telles ont été les premières réactions des sinistrés qui pointent du doigt un entrepreneur et les services locaux de l’urbanisme pour avoir autorisé ce dernier à lancer un chantier de réalisation d’une habitation mitoyenne de l’immeuble classé, depuis 2004, dans la case rouge. Des arrêtés de péril ont même été délivrés aux occupants par les services de la commune d’Oran. «En lançant son chantier, «notamment pour la phase de décapage, l’entrepreneur a usé de tous les moyens lourds, dont un grand engin provoquant de grandes vibrations», a indiqué Brahim Rahmani El Houari. Ce qui a alimenté le courroux des familles sinistrées est l’autorisation (permis de construire) délivrée à l’entrepreneur l’autorisant à lancer un chantier collé à un immeuble classé en zone rouge. «Nous ne comprenons pas à quoi joue notre administration, d’un côté on nous informe que nous sommes en danger et de l’autre elle autorise des tiers à lancer un chantier mitoyen d’un immeuble vulnérable», a déploré notre interlocuteur. L’écroulement n’est pas passé inaperçu puisqu’en plus des éléments de la police et ceux de la Protection civile, les responsables, à leur tète le délégué de secteur d’El Mokrani, M.Hamou Bachir, se sont rendus sur les lieux. Dans sa rencontre improvisée avec les journalistes sur les lieux mêmes de l’effondrement, Hamou Bachir indique: «Nous allons signaler cet effondrement en saisissant l’Apc et la daïra d’Oran, cette dernière étant seule habilitée à décider des suites à donner». A noter que les dégâts provoqués par les effondrements sont de plus en plus nombreux.
Les services de l’Opgi, ont, depuis près de 10 ans, tiré la sonnette d’alarme.
Dans un recensement effectué par cet office, la ville d’Oran abrite près de 2 000 immeubles qui menacent ruine à tout moment. «Il est grand temps de prendre en charge les habitants des immeubles qui menacent ruine, quitte à en faire une priorité pour éviter de se retrouver face à une tragédie», estiment les habitants.D’autant que l’hiver et le lot de dégâts qu’il provoque, sont à quelques encablures.