Face au rejet persistant de certains membres de l’Opep de tenir une réunion urgente destinée à redresser les prix du brut, l’Algérie tente de convaincre les pays membres et non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d’opter pour une démarche consensuelle qui garantirait le rééquilibrage du marché pétrolier.
Dans son dernier rapport l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entrevoit un léger rééquilibrage du marché pétrolier mondial durant l’année en cours. Une prévision positive pour les pays producteurs qui espèrent voir les cours rebondit, après plusieurs mois de dégringolade. Un optimisme que l’organisation, elle-même, ne partage pas dans la mesure où le marché restera toutefois excédentaire, avec un surplus de production quotidien de l’ordre de 1 million de barils, sachant que l’Opep ne pompe qu’un tiers du brut mondial, le reste étant assuré par des pays hors de l’organisation.
Pour rééquilibrer le marché, les pays producteurs doivent arriver à une démarche consensuelle permettant de réajuster l’offre mondiale en fonction de la demande. C’est dans ce sens que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de remettre des lettres à des chefs d’Etat de pays membres de l’Association des producteurs de pétrole africains (APPA) afin de se concerter suite à la forte baisse des prix de pétrole. Il s’agit du Nigéria, du Gabon, de l’Angola, du Congo et de la Guinée-équatoriale. Et c’est dans cette perspective que le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi a été reçu, mercredi à Bakou, par le Président d’Azerbaïdjan, Ilhem Aliyev, à qui il a remis un message du président Abdelaziz Bouteflika portant notamment sur la situation du marché pétrolier mondial. Le message porte également sur « la nécessité d’une concertation » entre les pays producteurs membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et non Opep.
Il est à noter que l’Azerbaïdjan dispose d’importantes réserves pétrolières dans la mer Caspienne, et dont le brut représente 70% de ses exportations et 50% du budget de l’Etat.
En parallèle, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh, a, lui aussi, été reçu en audience par le ministre saoudien du pétrole et des ressources minières Ali Ben Ibrahim Nouaimi, au cours de laquelle ont été évoquées « plusieurs questions économiques et d’autres, d’intérêt commun ».
Ces concertations interviennent après la visite d’Etat de deux jours en Algérie du président vénézuélien Nicolas Maduro consacrée à la chute des prix du pétrole. Sa rencontre avec le chef de l’État était une concertation entre l’Algérie et le Venezuela, deux membres actifs de l’Opep, au sujet de l’actuelle crise des prix du pétrole, et sur les voies et moyens de parvenir à leur redressement, dans le cadre d’un effort élargi aux producteurs non-OPEP.
Khelifa Litamine