Alors que les licences d’importation étaient censées réguler le marché du ciment, on voit que c’est l’effet inverse qui se produit puisque le quintal vient de franchir la barre fatidique des 2000 DA…
Le prix du ciment atteint des sommets! Le quintal a dépassé la barre fatidique des 2000 dinars alors qu’il y a quelques semaines il ne dépassait pas les 1500 DA. Le sac de 50 kilogrammes, le poids le plus répandu dans le pays, a atteint lui les 1000 DA, il se négocie à 600 dinars avant la fin de l’année. Une véritable flambée qui a commencé début janvier avec l’instauration des licences d’importation. Il a suffi que le gouvernement annonce cette mesure pour que les spéculateurs se frottent les mains pour dicter à nouveau leur «loi» sur le marché. L’augmentation a commencé crescendo, 550 DA, 700 DA, 750 DA,… jusqu’à dépasser les 1000 DA le sac de 50 kilos.
En un peu plus d’un mois, le prix du ciment a doublé et il n’est pas prêt à s’arrêter en si bon chemin. Et pourtant, au début de cette «crise», le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, avait dit avoir «diagnostiqué» le problème promettant de sévir au plus vite.
Il avait accusé les barons du ciment de s’être adonnés à la spéculation en «dissimulant» les stocks qu’ils avaient importés avant l’entrée en vigueur de ces fameuses licences.«Nous allons faire en sorte que ces quantités soient commercialisées pour faire face à la spéculation et assurer la stabilité des prix»,avait-il promis. Presque un mois après, la situation ne cesse d’empirer et pourtant au niveau international les prix du ciment n’ont jamais été aussi bas! Ce qui confirme que la spéculation ne peut être mise seule sur le banc des accusés. Le timing de cette flambée qui intervient au même moment que la limitation des importations est la preuve tangible que les autorités se sont trompées dans leurs calculs. Ils n’ont semble-t-il pas planifié comme il se doit ce passage aux licences d’importation, ignorant des données importantes. Ce qui nous a menés à la situation actuelle. En voulant régler un problème, ils viennent par là d’en créer des dizaines d’autres. Car les répercussions de ces augmentations vont être terribles, que ce soit du point de vue économique ou social. Aussi, les programmes ambitieux lancés par l’Etat pour la réalisation de millions de logements, et en attendant d’arriver à un taux de production de ces matériaux à un niveau d’autosuffisance, se trouvent réellement menacés d’arrêt. Cela en plus du fait que les prix de ces logements pourraient s’envoler. Cette éventualité peut déborder sur des situations inextricables vu l’attente de millions de citoyens pour bénéficier de ces programmes et améliorer leur situation sociale. On sait que le logement est une grenade qui menace d’être dégoupillée à tout moment. Au demeurant, c’est l’ensemble du secteur des travaux publics qui se trouve miné. L’augmentation ou le manque de ciment risque de freiner la construction des nouveaux hôtels, usines… Ce qui remettra inévitablement en cause le projet de sauvetage économique du pays. Le ciment pourrait donc être la goutte qui fera déborder le vase…
