Le groupe armé, d’Aqmi, qui ne disposait au départ que d’explosifs et de Kalachnikovs, a pu se procurer, conséquence de l’insurrection en Libye, des Sam7 et autres missiles du genre Stinger. La militarisation accélérée du groupe a atteint un seuil sans précédent mettant en péril la stabilité de la région, s’inquiètent, hier à Paris, des participants à un séminaire ayant pour thème «La crise libyenne : conséquences et répercussions sur les voisins africains».
Aujourd’hui, la menace est réelle et guère démesurée. L’insurrection en Libye met en péril la sécurité et la stabilité des pays voisins, notamment, les pays du Sahel, à la faveur d’une militarisation accélérée du groupe armé d’Aqmi. Ce qui a été redouté par l’Algérie a fini par se concrétiser.
Le groupe terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a pu se procurer des armes lourdes à partir de la Libye dans l’intention d’alimenter ses éléments qui activent au Sahel et même au-delà.
Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la Mauritanie, Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, on assiste à un «début de militarisation d’Aqmi à partir de la Libye avec une caractéristique exceptionnelle: opérer des activités terroristes pour financer des objectifs politiques».
«Ce groupe armé est passé du caractère de terrorisme transnational, qui était fluide et agile, à un mode de guérilla plus fixe, beaucoup plus traditionnel, à la faveur d’une militarisation lourde de ses éléments», a-t-il observé relèvant que ce groupe armé ne disposait au départ que d’explosifs et de Kalachnikovs, avant de posséder, suite à son intrusion en Libye, des Sam7 et autres missiles du genre Stinger.
Le directeur de recherche au Cnrc, André Bourgeot, a, pour sa part, évoqué une «radicalisation» d’Aqmi dans la région, qui, a-t-il affirmé, a dépassé le stade des crimes odieux pour opérer un «retour plus au théologique et au politique qui correspondrait à la situation actuelle», en Libye. «Cela dénoterait d’un lien entre Aqmi et une force politique en Libye», a-t-il opiné, relevant que la militarisation de ce groupe armé a pour objectif principal de «déstabiliser la région pour l’installation d’un Emirat dans le Sahara».
Pour l’ancien ambassadeur de France en Libye, François Gouyette, les menaces terroristes suite à la crise libyenne sont «diffuses » et impacteraient surtout des pays voisins comme le Tchad ou le Niger où des trafiquants d’armes libyennes ont été récemment arrêtés.
Il a aussi évoqué la probabilité de résurgence de «rébellions internes», dans les pays voisins, suite à l’impact de la crise libyenne, citant l’exemple du Tchad où la «politique de la main tendue de la Libye encouragerait le ralliement d’éléments armés, au moment où des chefs de la rébellion tchadienne vont essayer de se rapprocher du CNTConseil national de transition».
Il faut dire que si le chaos perdure en Libye, la situation sécuritaire se détériorera davantage dans la région, surtout que celle-ci est déjà caractérisée par une activité terroriste de plus en plus intense. Le pire est à venir.
Hamid M