Effet d’une forte hausse des prix des voitures neuves: L’occasion de plus en plus inaccessible

Effet d’une forte hausse des prix des voitures neuves: L’occasion de plus en plus inaccessible
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Bien que le prix de vente des voitures neuves auprès des concessionnaires a fortement augmenté en l’espace de quelques années, le parc automobile algérien a plus que triplé, preuve en est que les citoyens n’ont pas été découragés par cette hausse qui avoisine les 20% par rapport à 2010, même si pour ce qui est du premier trimestre de cette année 2012, les ventes ont légèrement augmenté comme en témoignent les récents salons de l’automobile aussi bien à Alger qu’à Oran.

La principale raison de cette hausse provient des prix des véhicules neufs chez les concessionnaires qui avoisine les 10%. Cette hausse résulte de la taxe qui a été fixée entre 50.000 et 150.000 DA. Lorsque l’on sait que les voitures dont le prix se situe entre 450.000 et 850.000 DA représentent près de 80% du marché algérien de l’automobile, on peut se faire une idée sur ce qui se passe au niveau de l’occasion.

A Oran, à l’instar des autres grandes agglomérations du pays, à voir le nombre de véhicules en circulation, au quotidien, on est presque sensé dire qu’il y a autant de voiture que de personnes. Il est vrai que la formule de l’acquisition de véhicules par le biais des prêts de banques initiée il y a quelques temps, avait fait exploser les ventes, mais toutefois sans provoquer, par la suite, une réelle rupture au niveau des commandes.

Qu’en est-il aujourd’hui ? « Parfois dans une même famille on retrouve deux ou trois voire même plusieurs voitures. Le père, la mère et les enfants », dira un courtier connu sur la place d’Oran. Et justement à propos de véhicules d’occasion, nous avons questionné ce dernier pour avoir une idée sur leur coût en ce moment.

Il nous affirmera que ce créneau a aussi vu une hausse des prix vu que certains citoyens qui pouvaient s’approprier une voiture neuve à un prix raisonnable il y a quelques années de cela, ne le peuvent plus et sont obligés de se rabattre sur le marché de l’occasion.

« Il n’y a qu’à faire un petit tour du coté des quartiers les Castors et Saint Eugène, réputés pour êtres le lieu de regroupement des revendeurs, pour avoir une idée sur la hausse des prix de vente », confiera ce dernier. En effet, des voitures qui plus de 10 années d’existence, même si elles sont bien entretenues, qui ont « roulé leur bosse », et ce n’est pas le kilométrage sur le tableau de bord (souvent maquillé) qui confirmera le contraire, car quoi que l’on pense, elles restent d’occasion.

Celles-ci sont proposées, suivant la marque, le type, l’état etc. autour des 45 et 70 millions de centimes lorsque ce n’est pas plus alors qu’elles font partie des petites gammes de l’automobile. Exemple, une Marutti, qui est la plus petite des voitures, alors qu’elle s’écoulait autour des 30 millions, à son arrivée sur le marché local, dépasse actuellement les 50 millions.

Idem pour une Atos passant de 50 millions à plus de 80 millions, une Logan Dacia, de 60 millions à 90 millions etc. « C’est ce qui a entraîné une hausse considérable de l’occasion », ajoutera notre ami le courtier. Comble de l’ironie, au marché de Saint Eugène, on a même remarqué que certaines voitures, neuves (années 2011 et 2012) mais néanmoins en circulation, dépasser le coût affiché chez un concessionnaire.

Une voiture de type Alto (Suzuki) de 2012, se négociait autour des 750.000 DA. Même pour les plus vieilles, datant des années 80 et plus loin encore dans le temps, on vend plus cher. Un chauffeur de taxi clandestin, rencontré sur place à Saint Eugène, nous affirmera qu’il éprouve les pires difficultés à se débarrasser de sa vieille Peugeot 504 de type familiale pour pouvoir acheter une voiture plus récente.

« Au prix où se vendent les voitures actuellement, je ne peux prétendre pouvoir acquérir une petite cylindrée car ma voiture ne me rapporte en tout et pour tout, pas plus de 22 millions de centimes », expliquera ce dernier. Selon lui, une voiture achetée au-delà de 50 millions ne pourra jamais être amortie en quelques années, en ce qui le concerne dans son métier.

Du coté des concessionnaires, les commandes ont sensiblement baissé, durant l’année 2011, et que cela n’est pas prêt de s’arrêter car le pouvoir d’achat des gens s’effrite.

Il est vrai qu’entre le neuf et l’occasion, il devrait y avoir une nette différence, mais au train où vont les choses, il n’est pas impossible qu’un jour il y aura des concessionnaires pour la voiture d’occasion.

S.A. Tidjan