EES, visas, contrôles renforcés : comment 2025 a transformé la façon de voyager

EES, visas, contrôles renforcés : comment 2025 a transformé la façon de voyager
En 2025, voyager est devenu plus numérique, plus contrôlé et plus coûteux. De l’automatisation des frontières européennes au durcissement des conditions d’entrée aux États-Unis, retour sur une année qui a profondément modifié la façon de voyager.

En 2025, voyager n’a plus rien d’un geste banal. Entre l’automatisation des frontières européennes et le durcissement des conditions de voyage aux États-Unis, les règles ont changé. Retour sur une année qui a redessiné le voyage.

Cette métamorphose a commencé au cœur de l’Europe, où la fluidité d’autrefois a laissé place à une surveillance technologique sans précédent. Le passage de la frontière, autrefois simple formalité administrative, est devenu le point d’entrée dans une immense base de données sécurisée.

Découvrez ci-après un tour d’horizon des changements qui ont marqué l’année 2025 et redéfini les règles du jeu pour les voyageurs du monde entier.

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L’EES, nouveau « mur numérique » de l’espace Schengen

Le 12 octobre 2025 a marqué un tournant historique avec le déploiement progressif du système d’entrée/sortie (EES). Ce dispositif ne se contente pas de moderniser les contrôles, il redéfinit la souveraineté européenne à travers la biométrie.

C’est la fin d’une époque pour les collectionneurs de visas. Les tampons à l’ancre sur les passeports, jugés trop fragiles et sujets à l’erreur humaine, ont été officiellement supprimés. Désormais, chaque franchissement de la frontière européenne est horodaté numériquement dans un registre centralisé.

Pour tout voyageur non-européen, ce passage au numérique a imposé un rituel strict : collecte des empreintes digitales et capture d’une image faciale. Ces données, stockées pendant trois ans, permettent une identification infaillible.

Pour rappel, le système calcule en temps réel la durée de séjour restante. Dès qu’un voyageur dépasse les 90 jours autorisés dans l’espace Schengen, une alerte est automatiquement transmise aux autorités migratoires, rendant toute dissimulation impossible.

Par ailleurs, cette transition ne s’est pas faite sans douleur. Les grands hubs comme Paris Charles-de-Gaulle et Francfort ont connu des records d’attente lors du lancement, le temps que chaque voyageur enregistre son profil biométrique pour la première fois.

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Aux États-Unis, un durcissement sans précédent des conditions de voyages

L’année 2025 a marqué la fin du voyage « abordable » aux États-Unis. Pendant que l’Europe automatisait ses flux, les États-Unis, sous l’impulsion de la loi One Big Beautiful Bill Act, signée le 4 juillet 2025, ont annoncé une série de barrières tarifaires.

L’une des mesures phares de l’année est l’instauration des « frais d’intégrité de visa« . Désormais, tout demandeur de visa non-immigrant (tourisme, études, travail) doit s’acquitter d’une taxe supplémentaire de 250 dollars. Ces frais s’ajoutent aux frais consulaires classiques, faisant grimper la facture totale à plus de 435 dollars par personne et avant même d’avoir acheté son billet d’avion.

Les voyageurs exemptés de visa ne sont pas épargnés. Depuis le 30 septembre 2025, les frais de l’autorisation ESTA sont passés de 21 à 40 dollars. Si l’augmentation semble modérée par rapport au visa, elle signale une volonté claire de taxer chaque entrée au territoire. Par ailleurs, dans certains cas jugés « à risque » par les services consulaires américains, l’administration a commencé à expérimenter le versement de cautionnements pouvant aller jusqu’au 15 000 dollars, remboursables uniquement si le voyageur quitte le pays dans les délais impartis.

En plus de ces frais exorbitants, le voyageur doit désormais se soumettre à un examen approfondi de son passé digital. La vérification des réseaux sociaux est devenue systématique pour les demandes de visas.

La dernière annonce concerne les visas de diversité. Considérée pendant des décennies comme le symbole de l’ouverture américaine, la loterie de la Carte Verte a été brutalement suspendue en cette fin d’année 2025. Ce programme, qui permettait chaque année à 55 000 personnes de s’installer aux USA par tirage au sort, a été suspendu au profit d’une politique migratoire plus stricte. D’ailleurs, avant même la suspension de ce programme, l’année 2025 a introduit des frais d’inscription inédits. Le message est clair : l’accès au territoire américain est désormais payant et sélectif.

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La fin du « privilège diplomatique » entre Paris et Alger

L’un des bouleversements les plus marquants de l’année 2025 concerne la profonde mutation des relations franco-algériennes. Ce qui était autrefois une fluidité réservée aux hauts fonctionnaires et aux cadres de l’État, a été brutalement remise en question par une série de décisions restrictives.

Le 7 août 2025 a marqué une rupture nette : la France a officiellement notifié la suspension unilatérale de l’accord bilatéral de 2013. Ce texte permettait jusqu’alors aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service algériens d’entrer sur le territoire français sans visa préalable. Sur fond de crise diplomatique, Paris a ainsi mis fin à une exception notable dans sa politique migratoire régionale.

De son côté, l’Algérie n’a pas tardé à réagir. Par pur principe de réciprocité, les autorités algériennes ont immédiatement appliqué la même mesure aux détenteurs de passeports officiels français. Désormais, qu’il s’agisse de diplomates, de membres de cabinets ou de fonctionnaires en mission, l’obligation de visa est redevenue la norme pour traverser la Méditerranée dans les deux sens.

Un bol d’air pour les voyageurs algériens : la hausse de l’allocation touristique

L’année 2025 restera celle d’une réforme monétaire attendue depuis des décennies : l’ouverture officielle des premiers bureaux de change agréés à travers le territoire national. En autorisant ces structures sous l’égide de la Banque d’Algérie, l’État a entamé une lutte frontale contre le marché informel des devises. Pour le voyageur, ce changement signifie enfin la possibilité d’échanger des devises dans un cadre légal, sécurisé et transparent, alignant les pratiques bancaires algériennes sur les standards internationaux.

Parallèlement à cette structuration du marché, les autorités ont répondu à une demande sociale pressante en annonçant une revalorisation historique de l’allocation touristique.

En effet, après des années de stagnation à un montant jugé dérisoire, cette hausse permet désormais aux citoyens algériens, grâce à un montant de 750 euros par un adulte, de couvrir plus dignement leurs frais de séjour à l’étranger. Cette mesure vise à redonner du pouvoir d’achat aux voyageurs tout en asséchant les circuits de financement parallèles.

De l’EES au durcissement américain, 2025 a redessiné une carte du monde où les frontières ne sont plus seulement géographiques, mais technologiques et financières. Une tendance qui pourrait encore s’accentuer en 2026.

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