Après deux semaines de vacances, élèves et famille de l’éducation ont repris le chemin de l’école. La protestation également. Les corps communs de l’éducation ouvrent le bal aujourd’hui. Les contractuels continuent de réclamer leur intégration au moment où le statut continue de provoquer la grogne des syndicats autonomes. La trêve risque d’être de courte durée.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – L’accalmie aura finalement été brève. Au premier trimestre déjà, les syndicats autonomes avaient donné le ton en optant pour une grève de quatre journées. Un débrayage qui avait paralysé les trois paliers de l’éducation avant que des négociations ne soient enfin ouvertes au sujet des revendications en suspens. Ce second trimestre qui débute à peine risque d’être une réplique de celui qui s’est achevé. Et pourtant, la tutelle pensait en avoir fini avec les mouvements de grève après avoir clos le dossier des œuvres sociales. L’élection, puis le processus toujours en cours pour l’installation de la commission nationale n’ont pas amené la sérénité souhaitée. Et pour cause, la question du statut continue de faire polémique. Les syndicats autonomes, dans leur majorité, ne sont pas satisfaits de la copie présentée par le département de Benbouzid. Le Cnapest, à titre d’exemple, continue de dénoncer la non-prise en compte des propositions formulées à la fin de l’année dernière. Il s’interroge sur les intentions de la tutelle en la matière. Il n’est pas le seul à ne pas être satisfait de ce statut en préparation. Plusieurs corps du secteur sont montés au créneau pour dénoncer le contenu de la copie proposée par la tutelle. Les chefs d’établissement, les inspecteurs du primaire pour ne citer que ces deux corps sont sortis de leur réserve habituelle pour revendiquer une meilleure classification. Ils sont nombreux à avoir lancé des ultimatums à la tutelle. Mais les premiers à passer à l’action sont les corps communs. Le conseil national de l’Union nationale des travailleurs des corps communs de l’éducation nationale affilié à l’Union nationale des travailleurs de l’éducation nationale (Unpef) s’engage, dès aujourd’hui, dans une action de protestation de deux jours. Pas moins de 130 000 employés entre ouvriers, travailleurs de cantines, gardiens sont concernés. Le conseil national de l’Union nationale des travailleurs des corps communs de l’éducation nationale appelle ses adhérents à observer mercredi des sit-in devant les Directions de l’éducation de wilaya. Les corps communs de l’éducation se considèrent comme les parents pauvres du secteur, s’estimant marginalisés avec des salaires variant entre 13 000 et 24 000 DA.
Ils revendiquent leur intégration dans le secteur. Leur représentant dénonce l’attitude du ministère qui n’a pas tenu ses engagements, notamment en matière d’intégration. Ils revendiquent leur reclassification avec le personnel de l’éducation car se revendiquant de ce secteur, la promulgation d’un texte qui mette à l’abri les corps communs des décisions arbitraires des chefs d’établissement, l’institution d’une prime de risque, d’une prime de pédagogie et de documentation sans oublier la prime de rendement à hauteur de 40% avec effet rétroactif à compter de 2008. Les corps communs exigent également de bénéficier des primes d’encadrement des examens et de formations en rapport avec leurs emplois. Les corps communs demandent, par la même occasion, le droit à l’activité syndicale. Ils seront les premiers à inaugurer l’année avec de la contestation. D’autres mouvements ne sont pas à exclure. Si la question du statut n’est pas définitivement réglée, elle risque à tout moment d’être à l’origine de mouvements de mécontentement qui, une fois de plus, risquent d’hypothéquer l’année scolaire.
N. I.