Selon l’UNPEF, la grève des corps communs, ouvriers professionnels et agents de sécurité de l’éducation, annoncée avant-hier, a été largement suivie dans la majorité des wilayas du pays. Il semblerait même, selon le communiqué de l’UNPEF, qu’à Tizi-Ouzou des établissements assurant la demi-pension n’ont pas ouvert leurs portes.
Ainsi, pour cette première journée de grève, le taux de suivi a été sans précédent «malgré les pressions exercées», selon le syndicat, qui, par le biais d’un communiqué qualifiera cette adhésion de «première» pour les 130 000 travailleurs des corps communs de l’Education nationale. Par cette action, ils entendent dénoncer leur exclusion, la précarité de leur cadre de vie causé par l’insignifiance de leurs salaires estimés à 15 000 DA. En outre, les travailleurs des corps communs de l’éducation nationale expriment également leur «refus de la politique des deux poids deux mesures» pratiquée par la tutelle, en ce sens où les autres fonctionnaires du secteur de l’éducation ont bénéficié d’une révision de leur régime indemnitaire et d’augmentation de salaires, alors que ceux relevant des corps communs demeurent «marginalisés». De ce fait, selon le communiqué, outre «la dénonciation des pressions exercées par la tutelle pour casser le mouvement, comme celle de la directrice du collège de l’enseignement moyen Debussy qui agissant en propriétaire des lieux, et bien qu’absente, a donné des instructions de licenciement de toute personne ayant fait grève, l’UNPEF assure que les doléances des corps communs est parvenue en force aux autorités. Par ailleurs, évaluant cette première journée de débrayage, l’UNPEF indiquera qu’au titre des premiers résultats, une adhésion de 56% a été enregistrée à Sétif, 61% à Ouargla, 65% à Aïn Defla, 75% à Guelma, estimant que les wilayas qui ont connu plus d’adhésion à ce mouvement de grève sont celles de Tizi-Ouzou, Biskra et Mascara où le taux de participation a été de 82%. A la suite de ces résultats, l’UNPEF entend continuer sa grève aujourd’hui et observer des sit-in devant les directions de l’éducation nationale. Aussi, le syndicat soulignera que le mouvement de protestation se poursuivra jusqu’à «la prise en charge de leurs doléances», à savoir «la révision de leur régime indemnitaire et l’octroi d’une indemnité spéciale pour cette catégorie, notamment prime de risque et prime de qualification», «une prime de rendement à hauteur de 40%, au lieu des 25% actuellement en vigueur, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, la baisse du volume horaire, l’ouverture des postes budgétaires, la régularisation des contractuels, ainsi que le droit à la formation et à la définition des missions des corps pour faire barrage à l’exploitation tous azimuts». S’estimant être les parents pauvres de l’éducation, les travailleurs relevant des corps communs de l’éducation réclament également leur intégration dans le secteur de l’éducation, «en raison, disent-ils, de leur relation directe avec les élèves et le staff pédagogique». Pour rappel, la décision de recourir à la grève a été prise à l’issue du conseil national des corps communs et ouvriers professionnels et agents de sécurité, qui a eu lieu le 22 décembre dernier, en présence des représentants de 39 wilayas.
Lynda Naili Bourebrab