Education/Fin de la «attaba» (seuil), Une deuxième session du Bac envisagée

Education/Fin de la «attaba» (seuil), Une deuxième session du Bac envisagée

«L’évaluation des résultats des différents examens organisés par le ministère conférera une certaine crédibilité au secteur national de l’Education, et le placera sur un pied d’égalité avec ses homologues à l’étranger».

Plus de «attaba» pour les élèves de classes d’examen. Les candidats au baccalauréat 2015 doivent désormais préparer tous les cours inscrits dans le programme scolaire. L’annonce a été faite par la ministre de l’Education, Mme Nouria Benghebrit, qui a motivé la décision par le recul du niveau des élèves.

«Le seuil des cours en vigueur depuis sept ans a été officiellement annulé cette année pour préserver la crédibilité et la valeur de ce diplôme», a déclaré Mme Benghebrit, précisant qu’il s’agit d’une décision «irréversible ». Selon la ministre, le gouvernement «entend restituer à ce diplôme la valeur qui est sienne pour qu’il soit reconnu à l’échelle internationale», a-t-elle ajouté.

«L’évaluation des résultats des différents examens organisés par le ministère conférera une certaine crédibilité au secteur national de l’Education, et le placera sur un pied d’égalité avec ses homologues à l’étranger». La ministre a souligné l’importance d’évaluer et de comparer les résultats des examens des trois cycles d’enseignement au niveau des directions de wilayas avec ceux des établissements éducatifs au niveau de chaque wilaya.

Elle a également préconisé de comparer les résultats obtenus dans chaque matière et spécialité au niveau des établissements scolaires en vue de déterminer et de combler les lacunes. Par ailleurs, la première responsable du secteur a annoncé qu’une réflexion sur l’organisation d’une deuxième session du baccalauréat sera engagée à partir de janvier prochain.

Mme Benghebrit a précisé que cette réflexion sera entamée avec le lancement d’une évaluation de l’enseignement secondaire, qui sera suivie en juillet par une conférence nationale. «Aujourd’hui, la réforme engagée dans l’organisation du baccalauréat consacre une place importante au travail continu, fourni par l’élève durant toute l’année scolaire, en lui permettant, à travers des fiches d’évaluation, d’augmenter sa moyenne à cet examen », a-t-elle rappelé, soulignant que l’objectif est de ne plus considérer cette épreuve comme le «fruit du hasard».

«Aussi, afin de garantir à cet examen une crédibilité, nous n’avons pas introduit l’idée de rattrapage, ni celle de rachat pour l’instant», a-t-elle expliqué. S’agissant des grèves organisées par des syndicats du secteur, la ministre a estimé que ces derniers «créent une instabilité qui nuit à l’avenir des élèves».

«L’arrêt de travail crée une instabilité ayant des conséquences négatives sur la scolarité, et donc sur l’avenir des élèves». «Ces situations de perturbation et d’instabilité démobilisent les élèves et mènent à l’échec scolaire», at- elle ajouté. Evoquant l’appel lancé par le Cnapest à une grève les 8 et 9 décembre courant, Mme Benghebrit, qui a rappelé que le droit à la grève est garanti par la loi, a qualifié d’«intolérable le fait que les élèves soient ainsi sacrifiés».

Elle a rappelé, à cet effet, que l’objectif de son département «est de garantir la réussite scolaire». La ministre, qui a observé que toutes les grèves du secteur de l’Education sont axées sur des revendications socioprofessionnelles, a souligné que l’essentiel des doléances «a été pris en charge en 2008 dans le cadre du statut particulier, enrichi en 2012». Elle a également précisé, concernant ces arrêts de travail, que la loi sera appliquée par notamment des ponctions et des retraits sur salaires sur les journées non travaillées, rappelant que les portes du dialogue restent ouvertes pour trouver des solutions aux problèmes relevant de son secteur.

«Aujourd’hui, nous sommes dans une phase où on doit aller vers un pacte national pour la sauvegarde de l’école à travers la mobilisation de la famille de l’Education (enseignants, chefs d’établissement, parents d’élèves entre autres), qui sont des éléments décisifs dans la réussite des élèves», a-t-elle dit. En ce qui concerne la grève des intendants, elle a rappelé que le secteur de l’Education «ira jusqu’au bout dans l’exécution des décisions de justice» concernant cette affaire.

M.B.