Education,À quelle rentrée s’attendre ?

Education,À quelle rentrée s’attendre ?
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Dimanche, ils seront plus de 8 millions d’écoliers, tous paliers confondus, à reprendre le chemin de l’école. La rentrée scolaire est placée cette année sous le signe d’une réforme qui ne touchera que le palier du primaire. Pas de surprises donc pour les élèves du moyen et du secondaire qui ont eu leur lot de réformes et de contre-réformes.

Ceux du premier palier bénéficieront dès cette rentrée d’un allégement des programmes. Le département de Benbouzid, accédant à une forte demande du corps enseignant et des parents d’élèves, a fini par réduire le volume horaire des élèves et par introduire la notion de vie scolaire en instituant les activités périscolaires. Les élèves du primaire pourront à partir de cette année, dès la fin des cours à 14h30, prendre part à des activités sportives ou culturelles au sein des établissements scolaires. Une initiative saluée par les pédagogues mais qui n’est pas sans soulever certaines préoccupations.

Toutes les écoles auront-elles les moyens pour proposer des activités aux élèves ? Le corps enseignant s’impliquera-t-il pour tenter de créer un espace de vie à l’intérieur des écoles ? L’expérience est pionnière et pour sa réussite, elle exigera de l’encadrement une implication personnelle plus que des moyens matériels. L’école, si elle réussit à offrir aux enfants un espace d’échange, aura relevé le défi de n’être pas qu’un espace d’apprentissage didactique mais d’apprentissage de la vie.

Ce n’est certainement pas le seul défi de cette rentrée scolaire. La bataille de la quantité étant gagnée, c’est celle de la qualité qu’il restera à remporter. Il restera également au ministère de l’Education la lourde tâche d’éviter les mouvements sociaux dans un secteur qui, ces dernières années, est régulièrement perturbé par des mouvements de protestation. Ce n’est certainement pas un hasard si le département de Benbouzid a entamé, à l’orée de la rentrée, un round de discussions avec les représentants des différents corps de l’enseignement. Si du côté des syndicats des enseignants, pas de menace de débrayage pour le moment, les intendants, quant à eux, ne baissent pas les bras. Ils comptent perturber la rentrée scolaire en débrayant dès le premier jour. Le secteur n’est cependant pas à l’abri des mouvements de grève. Beaucoup des questions soulevées par les représentants des travailleurs sont restées en suspens et risquent de compromettre le bon déroulement de l’année scolaire.

N. I.

FAUTE DE DEMI-PENSION

Les parents entre marathon et système D

Rentrée scolaire rime fatalement avec coup de stress. Ce dernier décuple dès qu’il s’agit de trouver des solutions pour la garde des jeunes enfants scolarisés. En l’absence de la formule de demi-pension, la rentrée prend l’allure d’un véritable marathon pour une grande majorité de parents.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – La question de la garde des enfants est en passe d’être la préoccupation numéro une des parents. L’inscription des enfants faite, il leur reste à régler un problème pas des moindres : qui s’occupera de récupérer les enfants à 11 heures, pour les y emmener à nouveau à 13h avant de les récupérer à 15h30 ? Un dilemme que seul le système D peut résoudre. Les couples travailleurs sont les premiers à faire les frais de l’absence de demi-pension dans les écoles. En effet, même lorsque les enfants peuvent déjeuner dans une cantine scolaire, ils ne sont pas gardés mais livrés à eux-mêmes, à charge à leurs parents de les récupérer. Mais ces derniers, travaillant et ne pouvant s’adapter au rythme scolaire, sont dans l’obligation de trouver des solutions. Ils ont souvent recours au service d’une voisine ou d’une connaissance qui s’improvise nourrice. Un travail à temps plein puisque les nourrices font pas moins de deux allers-retours entre leur domicile et les établissements scolaires. La «profession» n’étant pas du tout réglementée, il est souvent difficile pour les parents de s’assurer que leurs enfants font ces déplacements en toute sécurité. D’autres parents font un autre choix, celui de scolariser leurs enfants dans des écoles privées juste pour bénéficier de la demi-pension.

Sans se soucier de la qualité de l’enseignement, ils font le choix de «placer» leurs enfants pour s’éviter des déplacements fréquents ou de confier leurs enfants à des personnes non qualifiées. Le calvaire des parents n’ayant pas fait ce choix peut durer des années tant que les enfants ne sont pas autonomes. L’unique solution consiste en la promotion de la demi-pension. Le ministère de l’Education justifie sa non-généralisation par le manque de moyens des APC à qui revient la gestion des écoles primaires.

Les collectivités locales, arguant l’absence de budget, n’arrivent que rarement à ouvrir des cantines au niveau des écoles primaires dépendant de leur commune. Lorsqu’elles le font, elles ne sont pas en mesure de désigner du personnel pour garder les enfants après le déjeuner. Une situation qui prend en otages des milliers de parents réduits à faire appel au système D pour s’assurer que leurs enfants ne soient pas livrés à eux-mêmes après les cours. L’Algérie n’a pourtant rien à inventer. Il lui suffirait de copier les modèles déjà expérimentés ailleurs et qui permettent une prise en charge dans un cadre structuré des enfants.

PARENTS D’ÉLÈVES EN CLASSE TERMINALE

Le stress est déjà au rendez-vous

Si le bac représente le premier examen important de la vie, il demeure néanmoins la première occasion de stress pour les futurs bacheliers et surtout pour les parents. Un stress qui commence dès la rentrée scolaire. Houria est au comble de l’excitation. Tout est prêt pour l’accueil de cette nouvelle rentrée scolaire pas comme les autres. Son fils aîné, Nabil, passe son bac cette année. Pour elle, c’est «l’évènement». Une année qui marquera le destin de ce jeune de 18 ans. Enseignante dans un CEM, Houria accorde beaucoup d’importance à cette rentrée.

«Je suis autant excitée pour son inscription au bac que pour son premier jour d’école, il y a près de 12 ans», dit-elle en souriant. «C’est un tournant important dans sa vie et la nôtre. Son père et moi sommes aussi stressés que notre enfant. Nous avons tout préparé pour la rentrée des classes, même les annales du bac. Il est en classe littéraire» , nous confie-telle, toute fière. Aux épreuves qui sanctionnent réellement le travail d’une année, les parents s’y préparent déjà. En effet, les parents, dont l’aîné des enfants passe le bac, font tout dans l’anticipation, à commencer par le stress. Un stress qui se répercute souvent sur l’enfant. Selon Houria, le plus important est de mettre l’enfant en confiance, d’orienter ses révisions et de le préparer psychologiquement. «On essaie tant bien que mal à gérer notre stress et à ne pas le communiquer à notre enfant.

Nous veillons à bien orienter notre fils et à suivre son parcours scolaire», indiquera Houria. Si cette dernière s’est contentée de préparer les annales du bac, d’autres ont déjà prévu les cours de soutien pour leur enfant. Tout comme Houria, l’aînée des trois enfants de Mohamed, âgée de 17 ans, est inscrite en classe de terminale. Si pour le papa cela reste un fait anodin, le cas est tout autre pour la maman. Celle-ci commencerait déjà à stresser, rapporte Mohamed.

«Ma fille, à l’initiative de sa maman, a déjà commencé à prendre des cours de soutien depuis une semaine. Cela l’aidera à combler ses lacunes en mathématiques et en physique», explique-t-il. Et d’ajouter en ironisant : «De mon temps, c’était plutôt les révisions en groupe, je n’ai jamais eu à prendre des cours de soutien.» Mohamed estime qu’il est important de mettre l’enfant en confiance. «Il ne faut pas lui mettre la pression et la stresser dès maintenant.» Son souhait le plus cher, même s’il cache bien son appréhension, demeure la réussite de son enfant. Un souhait partagé par Houria et tant d’autres parents.

W. Z.