Education, santé, préemploi et chômeurs, Le front social en effervescence

Education, santé, préemploi et chômeurs, Le front social en effervescence

La tension monte à quelques jours de la réunion de la tripartie, prévue le 10 octobre prochain. Aussitôt la rentrée sociale entamée que la grogne gagne plusieurs secteurs d’activité.

l en est ainsi de l’Education en passant par l’Enseignement supérieur et la Santé jusqu’au préemploi et même les chômeurs dont le mouvement ne semble pas lâcher prise.



Le front social est en effervescence et la grogne persiste dans plusieurs secteurs. Pour ainsi dire, les secteurs névralgiques sont ébranlés par des mouvements de protestation parfois exagérés comme c’est le cas pour l’Education qui ne semble pas renoncer à ses menaces de grève.

Ce dernier qui connaît des secousses répétées, renoue avec la protesta quelques jours seulement après la rentrée des classes. S’il est vrai que certaines revendications sont légitimes, la grève est devenue un moyen de pression, voire de chantage exercé par ces syndicats pour faire valoir des revendications souvent d’ordre salarial.

Aussi, le secteur de la Santé n’est pas épargné par ces débrayages, quand bien même les revendications du corps médical semblent légitimes et donc logiques, contrairement à celles soulevées par les syndicats de l’Education dont les revendications sont répétitives et exagérées.

Mieux, la montée au créneau des enseignants des lycées techniques, les chômeurs ainsi que les travailleurs du préemploi fait craindre une paralysie et entraîner une onde de choc qui touchera d’autres secteurs, jusque-là épargnés par l a contestation.

S’agissant des chômeurs, le mouvement s’apprête aujourd’hui à mettre en exécution son action de protestation baptisée «journée de colère» à travers plusieurs wilayas du pays.

Les chômeurs, sous l’égide de leur coordination (CNDDC), compte à travers cette action d’envergure nationale faire entendre leur cause, à savoir le droit au travail. De son côté, le comité national des travailleurs du préemploi brandit la menace de grève qui sera mise à exécution à partir du 29 septembre (demain, Ndlr).

Cette énième action se veut une manière pour cette catégorie d’employés qui ne réclament ni plus ni moins que leur régularisation qui tarde à se concrétiser.

En effet, ces préemployés dénoncent la précarité et réclament de ce fait leur titularisation dans les postes auxquels ils sont affectés depuis des années. Et ce n’est pas tout. Le secteur de la Santé, bien qu’il connaisse une certaine accalmie ces jours-ci, compte renouer avec la protestation dans les jours à venir dans un secteur fragilisé par les débrayages.

Le département de la Santé qui est dirigé depuis le 11 septembre par l’ex-wali d’Oran et nouveau ministre Abdelmalek Boudiaf, connaît des perturbations successives et répétitives qu’un dialogue serein et direct entre les syndicats et la tutelle aurait surpassé et même évité. Toujours au sujet de la Santé, l’intersyndicale de la santé publique a dénoncé hier une «gestion catastrophique» dont serait responsable le ministre fraîchement sortant, Abdelaziz Ziari.

Pour le moment, les syndicats du secteur temporisent en attendant l’appel au dialogue lancé par le nouveau ministre de la Santé, lequel a été accueilli avec soulagement par l’intersyndicale des praticiens de la santé publique. Par ailleurs,les travailleurs de l’APC de Barbacha, dans la wilaya de Béjaïa, observent depuis mardi dernier une grève pour réclamer le payement de leurs salaires.

A Tizi Ouzou, ce sont des citoyens de la commune de Yakouren qui, pour dénoncer les promesses non tenues du président de l’APC, ont procédé carrément à la fermeture du siège de l’APC.

A noter également que les travailleurs de la Fonction publique, y compris ceux du préemploi, comptent durcir le ton et ce, dans un contexte particulier à quelques jours de la tenue de la réunion tripartite (gouvernement- UGTA-patronat) prévue le 10 octobre prochain. Du pain sur la planche pour le Premier ministre Sellal.

Y. M.

RASSEMBLEMENT LE 29 SEPTEMBRE À ALGER: LES TRAVAILLEURS DU PRÉEMPLOI RÉINVESTISSENT LA RUE

Le comité national des travailleurs du préemploi compte organiser un mouvement de protestation à Alger le 29 septembre.

Le lieu de cette action n’est pas encore annoncé vu que le syndicat a préféré éviter toutes les confrontations ainsi que la répression des services de sécurité. En effet, selon un syndicaliste, toutes les lettres adressées aux pouvoirs publics depuis 2011 sont tombées à l’eau.

«Nous voulons comprendre les raisons de ce silence qui continue de pénaliser les travailleurs du préemploi», déclare- t-il. En outre, les maints mouvements de protestation organisés à l’échelle nationale ne sont pas arrivés à l’ouverture d’un véritable dialogue.

Dans un point de presse animé mercredi dernier, le président du comité national des travailleurs du préemploi a indiqué que les travailleurs vivent dans des conditions indécentes et «malgré les maintes visites du Premier ministre dans les différentes wilayas, les jeunes sont marginalisés », explique-t-il.

Par ailleurs, le syndicat des travailleurs du préemploi lutte aujourd’hui pour une régularisation réelle à travers des décisions de «titularisation ». Dans le même contexte, les syndicalistes proposent l’annulation de toutes les procédures de nouveaux recrutements jusqu’à épuisement de toutes les listes des employés en situation précaire.

A ce propos, le président du comité des travailleurs du préemploi a indiqué que lors du concours de recrutement des enseignants et autres employés de l’Education, l’expérience dans le préemploi n’a pas été prise en compte.

«Nous voulons mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités, nous sommes conscients que nous payons actuellement les frais de recrutements politiques ».

«Nous occupons des postes depuis fort longtemps, nous demandons l’application des lois de la République», réclame un syndicaliste. Les travailleurs dénoncent également la précarité des travailleurs du préemploi «Les employés dans le cadre de la formule du filet social, existant massivement dans l’administration des communes et de l’éducation, touchent des salaires indécents.

Les plus chanceux sont ceux des contrats du préemploi qui touchent jusqu’à 18 000 DA. Les années de travail ne sont pas comptabilisées pour la retraite», expliquent les conférenciers, qui dénoncent le retard dans le versement des salaires, les restrictions des libertés syndicales par «les menaces et les suspensions arbitraires».

Mustapha Chaouchi