Les grèves cycliques auxquelles appellent les syndicats de l’éducation et autres secteurs ont tendance à se généraliser et causent des désagréments. Depuis le début de la rentrée sociale et scolaire, au moins deux mouvements de grève ont secoué le secteur de l’Education où cinq syndicats autonomes observent depuis lundi dernier leur énième grève, en sus d’autres débrayages qui ont paralysé la santé, l’administration publique et les chemins de fer.
Subséquemment à ces grèves répétitives, élèves, patients et voyageurs sont pénalisés et prennent leur mal en patience. Le service minimum étant une notion, voire une pratique, inexistante dans nos établissements scolaires, les élèves subissent, en fin de compte, les retombées ô combien catastrophiques qui se manifestent par des résultats peu satisfaisants et un taux élevé de la déperdition scolaire.
Depuis avant-hier, les regards sont rivés sur la grève de l’éducation qui risque de s’inscrire dans la durée. Les enseignants grévistes maintiennent la pression sur leur tutelle qui, di-sent-ils, se perd dans des promesses qu’elle tarde à traduire sur le terrain. Revalorisation des salaires, régime indemnitaire et décentralisation de la gestion des œuvres sociales, sont entre autres les revendications brandies par les syndicats autonomes.
Ces grèves qui se succèdent sont de nature à provoquer la colère des parents d’élèves qui voient leurs enfants subir les conséquences de ce bras de fer opposant les syndicats à la tutelle. Pourtant, le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid, dit répondre favorablement aux doléances des syndicats pour qui les élèves, seuls perdants, sont les dernières roues de la charrette. Les parents d’élèves, peu sympathiques avec les enseignants grévistes, ont exprimé leurs colère et inquiétude. Ils estiment cette grève «de trop», précipitée et injustifiée pour faire valoir leurs droits socioprofessionnels.

De son côté, le ministère de l’Education nationale avait affirmé que la grève des syndicats autonomes est injustifiée d’autant plus que le gouvernement a répondu favorablement à la quasi-totalité de leurs revendications, à savoir une augmentation des taux de l’indemnité de qualification qui passent respectivement de 25% à 40% et de 30% à 45%, applicables avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, en plus de l’attribution d’une indemnité de documentation à tous les corps d’intendance et d’une nouvelle indemnité de 15% de soutien scolaire et de remédiation pédagogique. Depuis lundi dernier, 80% des établissements scolaires sont secoués par cette grève illimitée à l’appel de cinq syndicats autonomes (Unpef, Snte Snapest, Cnapest et Cla).
Mécontents, élèves et parents d’élèves ont rebroussé chemin. Par ailleurs, la semaine coulée, des voyageurs laissés sur le carreau ont dénoncé une grève spontanée des cheminots. C’est également le cas de la grève des médecins résidents qui a duré des mois et a pénalisé lourdement les patients. La situation était tellement insupportable au niveau des hôpitaux que des milliers d’interventions chirurgicales ont été ajournées compte tenu de certains cas urgents.
Yazid M.