Une commission mixte ministère de l’Éducation nationale-syndicats autonomes, chargée du projet relatif au régime indemnitaire a été installée hier au ministère de l’Éducation nationale, à Alger.
Sept syndicats, à savoir le Cnapest, le Snapest, l’Unpef, la Fnte, le Snte, le Snapap et le STF étaient conviés à cette rencontre. Le Snapap et le STF, pourtant invités, ont manqué le rendez-vous.
Outre le dossier du régime indemnitaire, la commission devra discuter du dossier concernant les 4 200 logements de fonction dans les wilayas du sud du pays attribués à la tutelle au profit des enseignants en mathématiques, en langue française et en philosophie.
À ce propos, le ministre de l’Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, dira qu’ »après la promulgation de la loi concernant le statut particulier, nous allons parler du régime indemnitaire. » Et de rappeler à ses interlocuteurs qu’ »il ne faut pas oublier que le monde est en crise.
L’Algérie n’est pas en reste du monde, c’est un facteur qu’il faut prendre en considération pendant les négociations, car les moyens financiers sont limités », a souligné le ministre.
À propos des logements de fonction, le ministre explique que cette décision concerne une dizaine de wilayas.
La première tranche touchera Tamanrasset, Illizi, Adrar et Tindouf, considérées comme les wilayas qui ont le taux de réussite le plus faible.
Cela en raison des difficultés rencontrées par les élèves de ces wilayas essentiellement en français, en mathématiques et en philosophie.
Le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et technique, Meziane Meriane, ne partage pas l’optimisme affiché par la tutelle.
« Ce n’est pas gagné, attendons de voir ce qui découlera de cette rencontre. Nous insistons toujours sur les mêmes revendications, à savoir l’effet rétroactif des primes touchées par les fonctionnaires de la Fonction publique qui sont calculées jusqu’à l’heure sur la base des anciens salaires », notera M. Meriane, tout en ajoutant que « si la situation reste la même d’ici la rentrée sociale, nous allons réinvestir le terrain ».
Le secrétaire général de l’Unpef, M. Chite Sidi, affirme que « pour la mise en place du régime indemnitaire, nous devons rattraper les lacunes du statut particulier. Nous avons aussi peur d’avoir les mêmes problèmes que nous avons eus avec le statut particulier », redoute-t-il, en évoquant le sort réservé à leur proposition lors du statut particulier.
Nouar El-Arbi, coordinateur du Cnapest a, quant à lui, signifié que son syndicat « n’est pas contre » la proposition faite par le ministre de l’Éducation, à savoir un travail en commun avec tous les syndicats pour la promulgation du régime indemnitaire, mais à la seule condition que les « syndicats autonomes ne soient pas noyés dans les syndicats de la tutelle ».
À notre question sur les réserves émises par les syndicats sur la réussite de cette commission, le ministre a répondu : « Laissons le temps au temps ».
Concernant la déclaration de M. Benbouzid au sujet des moyens limités de l’État à cause de la crise, Nouar El-Arbi réfutera cet argument en disant que « s’ il y a crise, nous devons tous faire des concessions et pas seulement les faibles ».
Et de faire référence aux augmentations des salaires des députés. « Nos députés touchent des salaires vertigineux et quand nous avons demandé à avoir des salaires décents, on nous répond qu’il y a crise.
La crise, c’est pour tout le monde », note M. El-Arbi.