Déficit n Le secteur de l’éducation a besoin de 14 000 à 20 000 nouveaux enseignants par an à travers l’ensemble du pays d’ici 2030.
Le «déficit flagrant» en matière de formation d’enseignants par le secteur de l’enseignement supérieur ces dernières années par le biais des Ecoles supérieures des enseignants est imputé au secteur de l’éducation qui n’a pas défini ses besoins annuels, a estimé la ministre de l’Education.
Celle-ci a insisté sur la nécessité de trouver des «solutions urgentes» à la question de la formation des formateurs dans le secteur de l’éducation lors d’une rencontre d’évaluation avec le ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, Tahar Hadjar. Ce dernier a annoncé, pour sa part, l’installation d’une commission de «haut niveau» chargée de l’élaboration d’une plateforme qui permettrait à son secteur de former les enseignants de l’éducation nationale. Les Ecoles supérieures des enseignants qui sont en cours de réalisation ne sont pas en mesure de répondre aux besoins du ministère de l’Education nationale, a estimé Hadjar, préconisant l’introduction d’un module de «pédagogie» pour les étudiants intéressés par une carrière d’enseignement en attendant la finalisation des nouvelles Ecoles supérieures. «Il est impossible de créer des écoles supérieurs susceptibles de couvrir tous les besoins durant les trois années à venir», a lancé Hadjar, précisant que son secteur avait besoin de «plus de temps» pour parachever ces projets.
Le déficit est si important que le département de Benghebrit avait maintenu, en dépit de l’austérité annoncé par le gouvernement, l’appel d’offres pour le concours de recrutement de 20 000 enseignants en 2015. Benghebrit a qualifié son secteur de «stratégique» et que toutes les dispositions ont été prises pour le maintien, «au minimum de 7000 postes d’emploi, sans compter les départs en retraite, ainsi que les nouveaux besoins». Toutefois, la première responsable du secteur admet que, vu la conjoncture actuelle, une rationalisation des dépenses est désormais «une urgence». La première responsable du secteur a plaidé par ailleurs pour un débat sur l’école algérienne avec la participation de tous les intervenants dans le domaine pédagogique, insistant sur l’importance de «la concertation autour du système d’élaboration des sujets». Il s’agit d’un thème qui «pourrait être débattu lors des assises sur l’éducation prévues le mois prochain», a précisé Benghebrit. La ministre a aussi souligné l’importance de conjuguer les efforts pour entamer les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire, à partir du mois de juillet prochain, afin que les cours débutent réellement le premier jour de la rentrée. A cette occasion, elle a annoncé l’organisation d’une «vaste» opération de recrutement qui concernera les directeurs d’établissements et les inspecteurs dans tous les cycles d’enseignement.
A.B.