Education nationale,Les correctifs à apporter

Education nationale,Les correctifs à apporter

La réforme de l’éducation nationale entamée en 2003, fait actuellement l’objet d’une révision par le ministère, qui associe à ce travail de réflexion syndicats et parents d’élèves. D’ores et déjà, des mesures sont annoncées pour la prochaine rentrée, dont l’allégement des programmes, des horaires et du… cartable.

En présence des directeurs de l’éducation des 48 wilayas pour une évaluation de la réforme du système éducatif entamée depuis 2003, M. Baba Ahmed a annoncé que son département procédera dès l’année prochaine aux allégements des programmes pédagogiques et à la réduction du volume horaire scolaire dans le primaire et le moyen.



Parmi d’autres mesures, il est question de remédier au problème de la lourdeur du cartable, vu la surcharge des programmes, deux problématiques qui se sont posées avec acuité depuis quelques années. Le recours aux casiers scolaires est une nouvelle disposition en faveur des élèves, qui peut les soulager en leur évitant de transporter quotidiennement tous leurs livres et cahiers et d’autres fournitures.

Première dans l’histoire de l’école algérienne et en vue de favoriser l’appropriation des TIC par les élèves et d’intégrer leur usage de manière profonde au sein de l’école, le premier responsable du secteur parle d’un projet pilote à Alger, qui consiste à doter «probablement, deux ou trois écoles, dans une première étape, de tablettes numériques». Il ne s’agit pas de supprimer les manuels scolaires, mais ces tablettes seront utilisées, en plus, par des élèves pour une période expérimentale. Ces tablettes peuvent contenir tous les programmes de la 1re année primaire jusqu’à la terminale, a-t-il expliqué.

Cette solution éducative numérique semble être appréciée par les cadres du secteur qui veulent contribuer à la réforme de l’école. Dans cette approche, le ministre a annoncé que son département se penchera sur l’évaluation objective et perspicace des étapes franchies de la réforme afin d’établir un diagnostic, et ce, en concertation avec les différents partenaires du secteur sans pour autant toucher aux fondements de la réforme.

«Il ne s’agit pas de remettre en cause la réforme dont le fond ne sera pas changé, mais il y a certains aspects qui nécessitent une révision sur la base d’un dialogue avec l’ensemble des acteurs du secteur», a précisé le ministre. En effet, une série d’autres réunions de consultations sont programmées au niveau des établissements scolaires, à travers les wilayas, en coordination avec les directeurs et les inspecteurs, les syndicats, les associations des parents d’élèves, les enseignants et les élèves.

Ces rencontres se prolongeront jusqu’au mois d’avril prochain. Et au terme de ces consultations, une évaluation globale ainsi que des recommandations seront faites pour le système éducatif. M. Baba Ahmed a précisé que son «département entamera l’examen des lacunes soulevées par les partenaires sociaux du secteur de l’éducation depuis la mise en œuvre du programme de réforme du système éducatif invitant les experts à y intervenir».

Le «oui, mais…» des syndicats

En réaction, les syndicats et les associations des parents d’élèves ont apprécié cette initiative liée à une évaluation d’étape de la réforme. «La réforme a porté ses fruits, néanmoins, il reste encore certaines incohérences et insuffisances que nous avons relevées sur le terrain », ont fait remarquer les syndicats autonomes de l’éducation. Ces derniers ont exprimé leur volonté de continuer de soutenir cette réforme comme ils l’ont déjà fait auparavant. Invité à donner son avis, M. Meriane dira : «C’est une mesure très ambitieuse, mais il était plus judicieux que cette réforme fût évaluée en trois temps : à la fin du cursus du primaire, du collège et du lycée. Rester 10 ans pour évaluer, je crois qu’on a pris du retard.» Ce syndicaliste est pour le principe de l’allégement des programmes, mais à condition que cela se fasse par des spécialistes en sciences de l’éducation. «Ces experts doivent se pencher sur l’évaluation et participer au débat pour éviter des débats folkloriques», a conclu Meziane Meriane.

S. L