Education nationale,La gestion des œuvres sociales se décidera aujourd’hui

Education nationale,La gestion des œuvres sociales se décidera aujourd’hui
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C’est aujourd’hui que les travailleurs du secteur de l’éducation à travers tout le territoire national décideront de la manière par laquelle l’argent des œuvres sociales sera géré.

Une aire nouvelle qui se dessine après que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a accaparé le prestige de cette gestion dix-sept années durant. Un droit qui lui a été consacré à travers la circulaire ministérielle 158/94. Cette dernière a été abrogé, faut-il le préciser, dernièrement par les pouvoirs publics, après une série de réunions marathoniennes tenues entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats.

Deux visions se sont alors constituées. Le Cnapest et l’Unpef favorables à la gestion via les commissions de wilayas et une commission nationale, alors que le Satef, la SNTE, le Snapest et la FNTE défendent l’option de gestion au sein de la base, c’est-à-dire au niveau de chaque établissement. Le 15 novembre dernier, le département de Boubekeur Benbouzid rend public le décret N° 618 portant organisation d’élections pour déterminer la manière de gestion.

Les travailleurs auront aujourd’hui, à choisir entre deux bulletins. Le bulletin n° 1 porte le choix de gestion via les commissions, et dont les noms de candidats seront portés sur la feuille, tandis que le bulletin n° 2 octroit l’exclusivité de la gestion aux établissements. Une sorte de référendum-élection en même temps. Par ailleurs, si les résultats des urnes favorisent le deuxième choix, une autre échéance sera organisée le 24 du mois en cours pour élire les représentants de chaque établissement.

La bataille entre les différents syndicats autonomes de l’éducation nationale a atteint hier son sommet au dernier jour de campagne pour ces élections. Une guerre de communiqués, déclarations et conférences de presse a marqué toute la semaine. Certains d’entre eux ont même versé dans l’accusation et l’invective. Ce qui n’arrange guère la solidarité des travailleurs du secteur.

Pour ce qui est du lourd dossier des œuvres sociales, il faut savoir qu’il s’agit bien de sommes d’argent colossales. 4000 milliards de centimes, selon les syndicats, au moment où le ministère de tutelle parle de seulement 2000 milliards de centimes. Laquelle des deux parties a raison ? La réponse est inévitable ! Pour les partisans de la gestion par la base (Satef, SNTE, FNTE et Snapest),

ceux qui défendent l’option des commissions veulent continuer à se servir, car même quand l’UGTA gérait l’argent, il y avait bien des commissions. Pis encore, «20 % du budget des œuvres sociales ira exclusivement au fonctionnement desdites commissions, sans oublier la couleur syndicale que porteront les membres des commissions», selon eux.

De l’autre côté, l’Unpef et le Cnapest estiment que le choix n° 2 permettrait à la tutelle d’éviter de rendre des comptes de la gestion antérieure, à savoir 1994-2010. «Il n’y aura pas d’instance juridiquement compétente pour réclamer les comptes», disent-ils.

En tout état de cause, l’organisation des élections d’aujourd’hui est déjà une victoire pour le secteur, et les syndicats autonomes ont fait du dossier leur cheval de bataille en plus du statut particulier actuellement en phase de révision. A l’instar d’autres secteurs de la Fonction publique, la gestion des œuvres sociales reviendra enfin à ses propriétaires, les travailleurs.

Par Aissa Moussi