Sit-in hier à Alger des étudiants de l’Ecole nationale des sciences (ENS) à Kouba
L’un devant l’annexe du ministère de l’Education nationale du Ruisseau et l’autre devant l’Ecole nationale des sciences de Kouba.
Deux importants sit-in ont été observés hier à Alger dans le secteur de l’éducation. L’un à Kouba, par les étudiants de l’Ecole nationale des sciences (ENS), relevant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, tandis que l’autre rassemblement regroupait, face au ministère de l’Education nationale du Ruisseau (Alger-Centre), plusieurs centaines de travailleurs des corps communs du secteur. Les forces de sécurité ont dépêché de nombreux éléments pour contenir les deux foules d’étudiants et travailleurs en colère devant les deux points cités. Les revendications formulées par les étudiants de l’ENS de Kouba, en grève depuis plus de deux semaines aujourd’hui, concernent l’équivalence de leurs diplômes. Le «délégué élu» de cette école, Lahcène Hassani, nous a affirmé: «Nous sommes en grève cela fait plus de 2 semaines pour revendiquer notre droit d’équivalence de nos diplômes. Nous demandons que l’équivalence de bac+4 soit M1 et Bac+5 soit M2.» Et d’ajouter: «L’administration nous a donné l’accord pour passer au Master II, mais avec des conditions impossibles à satisfaire citées par le décret ministériel rendu public samedi dernier. Il nous est demandé d’avoir un accord écrit du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et un accord de l’université d’accueil. Alors que nous, nous revendiquons une formation interne, au sein de notre école, et pas au sein d’autres universités sans ajouter une année d’étude.» Le second rassemblement, celui constaté face au ministère de l’Education, a été dispersé de manière plutôt «musclée» par la police qui a évacué les manifestants dans trois bus, selon des collègues journalistes présents lors de l’action. Le mouvement était animé par des témoins travailleurs des corps communs. Entendre par là, par exemple, les employés affectés aux laboratoires, les chauffeurs, les agents de sécurité, des réfectoires et cantines…et nombre d’autres postes affiliés au secteur. Ces travailleurs revendiquent haut et fort leur «intégration au sein du ministère de l’Education nationale, dont les salaires dépendent, et non de la Fonction publique» comme le soutient le ministère qui réfute cette demande, ont-ils expliqué à L’Expression.
Pour appuyer leur revendication, ces manifestants ont rappelé un «précédent cas» qui concernait les revendications des employés des corps communs des APC qui ont été intégrés au secteur qui leur est dévolu, c’est-à-dire la Fonction publique. Alors «pourquoi pas nous?» s’indignent les manifestants en grogne qui exigent une pareille réponse à leurs revendications qu’ils ont qualifiée de «légitime et légale.» Le secteur affiche ainsi une situation en «ébullition». Faut-il rappeler qu’un autre bémol intervenu dans le secteur de l’éducation: la «longue marche» de mardi dernier effectuée par les candidats au baccalauréat qui craignent de ne pas achever le programme dans les temps impartis. Les élèves des classes de terminale de l’Est algérois avaient en effet investi ce jour-là les rues d’Alger. Ils étaient près d’un millier à avoir organisé une grande marche à partir de Bab Ezzouar (est d’Alger) jusqu’au Ruisseau (Alger-Centre) où ils ont observé un sit-in devant l’annexe du ministère de l’Education nationale. Ils étaient près d’un millier de lycéens entre filles et garçons qui se sentaient menacés par «le spectre d’une année blanche» qui ne semble pas si loin…