Education nationale : Vers la suppression de l’examen de cinquième

Education nationale : Vers la suppression de l’examen de cinquième

9b6a1b44c49e201405fc9ec6de6d8230_XL.jpgEn attendant les recommandations de la Conférence nationale de l’évaluation de la réforme éducative qui s’est poursuivie hier au palais des Nations, les responsables de l’Education et experts ont évoqué la possibilité de revoir de fond en comble l’examen du baccalauréat et les deux autres examens, celui de la cinquième année primaire et du BEM.

L’inspecteur général et porte-parole de la ministre de  l’Education, Medjadi Messeguem, a affirmé dans ce sens qu’il est fort possible d’introduire des réajustements de fond pour l’examen du baccalauréat. Il a indiqué qu’une commission chargée de ce dossier est en train d’analyser en atelier toutes les propositions pour une réforme globale de l’examen du baccalauréat ». Il précise « effectivement nous allons vers des allégements et des assouplissements en faveur des élèves ».

Autrement dit, il est question de revoir la durée de l’examen, moins de 5 jours, et revoir le cursus du secondaire. Le SG du ministère de l’Education a également évoqué la fiche d’évaluation qui fait également l’objet de discussions au sein des ateliers. Refusant d’aborder les détails et le contenu de la réforme de cet examen, il dira qu’il y aura beaucoup d‘éléments nouveaux qui seront connus aujourd’hui, (27 juillet) lors de la conférence de presse qui se tiendra au ministère de l’Education.

Pour ce qui est du bac professionnel qui a été déjà évoqué par le 1er ministre Abdelmalek Sellal lors de l’ouverture des travaux, le SG du ministère a estimé que ce bac est une bonne option que son département souhaite mettre en place, en collaboration avec l’Enseignement supérieur et le secteur de la Formation professionnelle.

Il a précisé dans ce contexte qu’un atelier chargé de l’orientation scolaire est en train d’étudier tous les aspects de cette proposition ». « Nous pensons que c’est une bonne option puisque le bac professionnel est un moyen qui ouvre une voie vers l’université, sachant en outre qu’à l’université nous avons déjà la licence et le master professionnels, il faut tout simplement mettre en synergie ces trois formations », a-t-il recommandé.

Ilmane Ismail, secrétaire général de la Commission nationale des programmes a affirmé pour sa part qu’il y aura sûrement des révisions profondes de tous les examens scolaires, si on se réfère aux propositions faites par les acteurs du secteur et soutenues par le département de Nouria Benghebrit.

En tant qu’expert, il s’est dit favorable à la suppression de l’examen de la cinquième année primaire. Il a affirmé que du point de vue pédagogique cet examen n’a pas lieu d’être. « La majorité des systèmes éducatifs de par le monde n’ont pas ce genre d’examen », soutient-il.

Il a tenu à préciser aussi que même du point de vue économique « l’examen coûte des milliards, sans résultats appréciables en matière de niveau ». Il s’est interrogé « qu’est-ce qu’on veut déceler chez un élève de 10 à 11 ans ? ». Il poursuit « il faut le reconnaître, on ne fait que brusquer un petit enfant qui se retrouve face à une épreuve avec des personnes étrangères ».

Benaziz Mokhtar, inspecteur central de pédagogie a estimé que « les élèves doivent passer directement du primaire au collège, il faut qu’on obtienne un taux de réussite à 100 % dans ce palier ». Cet expert a plaidé pour la suppression de l’examen de la cinquième année du primaire. Il explique que « s’il y a échec, les élèves sont innocents, par contre, nous sommes tous responsables : parents, enseignants et chefs d’établissements ». « Si un élève n’arrive pas à acquérir les éléments de base, cela veut dire qu’il a un déficit mental », ajoute-t-il. Il affirme que c’est pour cette raison que certains pays n’imposent pas un examen de la cinquième année à leurs enfants. Il cite à tire d’exemple le système éducatif français.

Le même intervenant a affirmé que la ministre de l’Education a décidé cette année d’aller au fond des choses pour le primaire « mais on va progressivement vers des réajustements pour ce palier ». Il précise qu’«on commencera par le livre unique, puis on va accentuer la formation en mathématiques au profit des enseignants et on accentuera la formation en langue française et on va essayer d’améliorer la vie scolaire au primaire ».

Cet inspecteur central a recommandé un suivi de proximité des inspecteurs dans les établissements. Il a mis l’accent sur la nécessité de responsabiliser davantage les chefs d’établissements et mettre à la disposition des élèves les ressources numérisées.

Tous les intervenants ont insisté sur la formation des enseignants et sur la pratique de l’enseignement. Certains ont remis en cause l’enseignement de l’éducation civique et l’éducation islamique. Le SG de la commission des programmes, Ilmane Ismail a défendu le contenu du programme de ces deux matières mais il a critiqué le mode d’application. Il ne s’agit pas, selon le programme d’apprendre les textes en entier, mais d’apprendre à l’élève les principes universels du respect, de la tolérance, d’hygiène et de comportement civique, sans pour autant apprendre le cours par cœur ». Il cite plusieurs méthodes, les jeux éducatifs, le dialogue, une séance interactive entre l’enseignant et les élèves…etc.