Le Cnapest vient de mettre fin à une grève qui a duré 4 semaines paralysant, encore une fois, les établissements scolaires. Mais il est fort à parier que le répit n’est que provisoire. Depuis quelques années, en effet, les grèves sont le lot régulier de notre école.
Le malaise est palpable et aucune réforme n’a pu, jusque-là, y changer quelque chose.
Enseignants, élèves, parents d’élèves, fonctionnaires…, aucun des acteurs principaux du système éducatif national n’est épargné par cette vague de colère et de mécontentement chroniques. Les grèves des enseignants, des cadres administratifs et des adjoints de l’éducation sont devenues une «constante» qui revient à chaque rentrée scolaire.
La contestation se poursuit pendant plusieurs semaines, ce qui se répercute négativement sur le niveau des élèves et remet en cause, il faut le dire, le processus des réformes du secteur entamées il y a plus de dix ans.
Des réformes qui se sont avérées un chantier interminable, puisque, à chaque fois, des réunions de «haut niveau» sont organisées pour apporter des «correctifs» sur certains aspects que les responsables du secteur jugent utiles, mais qui s’avèrent par la suite insuffisants.
L’Ecole algérienne bat de l’aile et personne ne sait quand elle se remettra définitivement sur les bons rails. Ce qui est encore plus frappant ce sont ces petites choses que les autorités n’ont pu mettre à la disposition des élèves, à l’image des casiers et l’équipement en matériel informatique.
Les problèmes de restauration et de transport des élèves demeure, également, un «sérieux» problème face auquel le ministère de tutelle s’est, jusque-là, montré impuissant. Les promesses de hisser l’Ecole algérienne au rang des systèmes scolaires les plus développés au monde n’ont pas manqué, mais sur le terrain, les choses semblent bouger pour ne pas quitter leur place.
Les syndicats autonomes du secteur et les associations des parents d’élèves ne cessent, de leur côté, de dresser un tableau noir de la situation. Ces deux parties ont même émis plusieurs propositions pour y remédier, lors des réunions qu’elles tiennent avec les hauts responsables du secteur. Mais aussitôt les assises achevées, ces propositions sont mises au frigo pour…ne pas voir le jour ! Avec le départ de l’ex-ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, et l’arrivée de l’actuel premier responsable, Abdellatif Baba Ahmed, on s’attendait à un changement de méthode de travail et de stratégie de gestion. En vain. «Le mal est trop profond et ne peut être guéri par la baraka d’une seule personne, quelles que soient ses aptitudes. Nos enfants, qui sont devenus des cobayes durant plusieurs années, ne savent plus où donner de la tête.
Remettre de l’ordre dans ce secteur nécessite de tout effacer et recommencer, mais sur des bases solides et bien étudiées au préalable», estime Saïd Meziane, un enseignant de mathématiques à la retraite. «L’échec des réformes engagées dans le secteur s’est répercuté directement sur la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves. Je crois qu’il est temps de remédier à la situation pour ne pas hypothéquer l’avenir de cette génération d’enfants», soutient notre interlocuteur.
A.H