Éducation nationale : Une semaine de grève et de marasme !

Éducation nationale : Une semaine de grève et de marasme !

La semaine qui s’achève a été particulièrement éprouvante pour le secteur de l’Education nationale. En plus de la grève du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation nationale (Cnapeste), qui dure depuis le 30 janvier dernier, il a fait face, les 20 et 21 février, à un arrêt de travail initié par les syndicats de l’éducation membres de l’Intersyndicale.

Si la tendance générale auprès des adhérents du Cnapeste est à la poursuite de la grève, ceux des syndicats affiliés à l’Intersyndicale, à l’origine du débrayage de deux jours, reprennent aujourd’hui leurs postes. Ces derniers (les syndicats) doivent d’ailleurs tenir une réunion d’évaluation de leur action, mais sans fixer une date précise. «Certains syndicats veulent l’organiser après les vacances scolaires de printemps, pour discuter des actions à entreprendre, alors que d’autres veulent la tenir samedi prochain», nous a indiqué, hier, Abdelouahab Zekar, porte-parole de l`Union nationale des personnels de l`éducation et de la formation (Unpef), membre de l’Intersyndicale.

«Les élèves entameront les examens la semaine prochaine, mais nous allons tenir, après les vacances de printemps ou ce samedi, une réunion pour discuter des différentes actions à entreprendre en cas de refus de la tutelle de satisfaire notre plateforme de revendications», a-t-il poursuivi.

Menace sur le 3e trimestre !

Après deux jours de débrayage, ces mouvements risquent cependant de ne pas s’arrêter là et d’engager un nouveau bras de fer avec leur tutelle. «On n’observe pas des grèves pour perturber l’année scolaire.

Via nos actions, on demande des solutions pour le secteur dans l’intérêt de l’élève et de l’enseignant», souligne encore le porte-parole de l’Unpef. «Si la situation ne change pas, on ira à des actions plus radicales au troisième trimestre», menace M. Zekar. Ce dernier explique que les syndicats du corps enseignant n’ont pas l’intention «d’arrêter les débrayages si le ministère de tutelle ne programme pas un agenda pour satisfaire nos revendications».

Le porte-parole de l’Unpef n’a pas communiqué le taux de suivi de grève de la journée d’hier, affirmant seulement qu’«hier, nous avons annoncé un taux de suivi de 70%, et le ministère de l’Education a parlé d’un taux de suivi de 12 %. Donc, je ne trouve pas l’intérêt de me prononcer sur ce taux, du moment qu’on nous contredit à chaque mouvement de protestation». Pour lui, si l’on en croit les chiffres avancés par la tutelle, «12%, représentent 100 000 enseignants grévistes et des millions d’écoliers privés des cours», Ce qui suffit, à ses yeux, «pour que la tutelle entame un dialogue sérieux avec les syndicats autonomes pour trouver une issue aux problèmes qu’on soulève depuis des années». «On est invité pour des dialogues formels, mais sans engagements», ajoute notre interlocuteur, qui explique que les réunions avec la tutelle se limitent «à des dialogues sans suite». «Elle vient nous dire à chaque entrevue que nos revendications ne relèvent pas de ses prérogatives», regrette M. Zekar. Rappelons que le mouvement de grève, qui a été lancé conjointement par le Syndicat national autonome des professeurs de l`enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat national des travailleurs de l`éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national des travailleurs de l`éducation (SNTE) et le Conseil des lycées d`Algérie (CLA), porte sur des revendications socioprofessionnelles. Ils réclament, entre autres, «la révision des dysfonctionnements contenus dans le statut des travailleurs de l’éducation, l’application du décret présidentiel 14-266 concernant les diplômes d’études universitaires appliquées (DEUA) et de licence, et la révision de l’arrêté ministériel relatif aux examens professionnels et de la note éliminatoire dans la matière non essentielle». En tout état de cause, ce bras de fer montre la difficulté qu’il y a à trouver un consensus dans l’intérêt de l’élève et éviter, ainsi, une année blanche, même si la ministre ne cesse d’évoquer le recours au rattrapage des cours. Le Cnapeste, qui campe sur ses positions, a adressé samedi dernier une lettre à la présidence de la République, dans laquelle il demande l’intervention d’Abdelaziz Bouteflika pour trouver une issue à ce conflit, notamment après la menace du ministère du Travail de dissoudre le syndicat, apprend-on de bonne source. Ce syndicat, qui ne veut se plier ni à la décision de justice, qui a déclarée illégale la grève, ni aux instructions de la ministre de l’Education, est cependant disposé à respecter celle du président de la République, qui va sûrement leur demander de rejoindre les salles de classes, ajoute notre source. Cette dernière écarte également la thèse de la dissolution dudit syndicat, car «une action pareille va irriter les autres syndicats autonomes, qui vont certainement se solidariser avec lui»