Les laborantins interpellent le ministre de l’Education nationale, nouvellement nommé, à prendre en charge leurs doléances. Un ultimatum lui a été lancé par la commission du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN), selon Nadjib Ben Meddour, coordinateur national de cette entité.
«Cet ultimatum court jusqu’au 19 septembre», a-t-il précisé, date de la rencontre, entre le nouveau ministre et les syndicats de l’éducation. Ainsi la décision de renouer ou pas avec la protestation sera prise à l’issue de ce rendez-vous, considéré comme «décisif», notamment pour ces corps dont les revendications restent toujours en suspens. Les corps communs, en général, et les laborantins, en particulier, qui s’estiment lésés, n’excluent pas le recours à des actions de protestation au cas où les résultats de la rencontre seront décevants.
A l’origine de la contestation de ce corps, le statut particulier des travailleurs de l’éducation. Critiquant le décret 12/240, portant sur le statut particulier des travailleurs du secteur, M. Ben Meddour a tenu à dénoncer les lacunes qui doivent être, selon lui, révisées et corrigées. Il plaide dans ce sens pour la «réouverture» du dossier du statut en question, considéré «clos», selon les déclarations de l’ex-ministre du secteur. Un même avis que partage le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Stone) qui par la voix de son porte-parole, harki Aït Hammouda, a demandé la révision des points réclamés par les laborantins.
Parmi ces points, leur intégration dans le secteur de l’éducation, comme cela a été le cas pour les surveillants. M. Aït Hammouda, qui a tenu à saluer la position du nouveau ministre portant sur l’ouverture du dialogue, espère que les questions en suspens soient définitivement résolues. Pour sa part, le représentant des laborantins, qui s’est montré prudent, s’est contenté de dire :
«L’important c’est de joindre l’acte à la parole.» Il est à souligner que 7000 laborantins, relevant actuellement du ministère l’Intérieur et des Collectivités locales, avaient réclamé, et ce depuis 2008, leur affiliation au secteur de l’éducation. Assurant des tâches pédagogiques au niveau des établissements scolaires, ce corps réclame aussi le droit à la prime de pédagogie et celle de qualification. Pour faire valoir leurs droits qu’ils qualifient de légitimes, ils avaient même sollicité l’arbitrage du Conseil d’Etat.
La même démarche avait été suivie par le reste des éléments que regroupe le syndicat des corps communs. Ce corps, qui se dit classé au bas de l’échelle, par rapport aux autres corps de l’éducation, revendiquent l’intégration dans le secteur conformément au décret exécutif 08/315, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service, la délimitation des missions des ouvriers professionnels, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l’augmentation de la prime de rendement à 40% pour tous les corps communs ainsi que la création d’une prime de risque.