Education nationale, Les élèves ne jurent que par le « seuil »

Education nationale,  Les élèves ne jurent que par le « seuil »
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Plus que quelques mois pour les épreuves du bac

Les parents d’élèves, eux, veulent à tout prix sauver l’année de leurs enfants quitte à les surcharger de cours durant le week-end ou à la place du sport et de la musique.



Après la grève, place au rattrapage! En effet, le plus dur sera désormais de récupérer le retard accumulé. Car, il faut dire les choses clairement: l’année scolaire est véritablement en péril. La solution de «sauter» les vacances a montré ses limites par le passé. Elle a été tentée lors des grèves des années précédentes sans grand succès, mais également du fait que ces vacances ont déjà été entamées. Les parents d’élèves via leurs associations ont élaboré un plan qu’ils comptent présenter dans la semaine à la ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit. Ils veulent un allongement de l’année et des rythmes scolaires. Ainsi, les parents d’élèves appellent la ministre à prolonger l’année jusqu’au 20 mai pour les classes de terminale, et le 31 du même mois pour les autres niveaux. Ils proposent aussi de supprimer les cours de sport et de musique pour les remplacer par des cours de matières dites essentielles. Ils veulent aussi réduire le week-end au seul vendredi, tout en supprimant le repos du mardi après-midi. La ministre de l’Education avait ouvert la porte à cette solution en laissant à l’équipe pédagogique de l’établissement toute la latitude de réaménager, de réguler le rythme et la progression des apprentissages. En termes plus clairs, un «bourrage» de crânes avec la bénédiction du ministère pour des élèves déjà stressés par l’enjeu des examens et de la grève qui les a pris en otage. Un plan qui non seulement affectera les élèves sur le point de vue pédagogique en les surchargant de travail, mais qui ne peut tenir jusqu’au bout vu que c’est un secret de Polichinelle de dire que les élèves de terminale désertent les lycées pratiquement tout le troisième trimestre. Ce plan des parents d’élèves viendra de ce fait s’ajouter à un autre plan de «sauvetage» déjà décrié, celui de la ministre de l’Education nationale avec son fameux CD-polémique! Même Benghebrit avait décidé de distribuer des CD-Rom qui contiennent tout le programme scolaire pour «remplacer» les enseignants grévistes. Une mesure qui en plus d’être très compliquée à appliquer au vu du manque de moyens dans les établissements scolaires, a provoqué la grogne des enseignants, des élèves et de leurs parents, et ce avant d’être tournée en dérision sur les réseaux sociaux! Le CD «magique» n’était cependant pas la seule mesure du plan Benghebrit.

Elle avait lancé des cours télévisuels (mardi 19h30 à 20h30 et samedi de 8h30 à 9h30 et 19h10 à 20h10). Un accès à la plateforme de l’Onefd pour les évaluations a aussi été mis en place, tout comme les blogs d’enseignement et la mobilisation de toutes les ressources humaines (retraités, parents d’élèves, étudiants en fin de cycle, les professeurs de l’ENS, Anem…), ainsi que toutes les ressources financières pour accompagner ce processus. En tout cas, une chose est sûre plan ou pas plan, il faudra vite trouver une solution qui tienne la route pour sauver l’avenir des élèves dont la colère monte au même rythme que la température! Les élèves des trois cycles confondus sont une véritable bombe à retardement. Ils vont «macérer» encore plus leur colère durant les quinze jours de vacances qui arrivent. La menace est bien là, on pourrait assister à la rentrée des classes à des protestations juvéniles. Ils ont d’ailleurs déjà fait part de leurs refus des «plans» proposés par leurs parents ou leur tutelle. Ils ne jurent que par la mise en place du fameux seuil des programmes, que la ministre de l’Education exclut comme recours. Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois que les élèves gagnent la rue pour réclamer le retour de ce fameux seuil des programmes. C’est même un fait récurrent ces dernières années. Les classes d’examens, particulièrement les terminales, font «leur» grève et manifestent dans la rue pour que le ministère de l’Education leur fixe un seuil précis des programmes qui seront concernés par les examens de fin de cycle, le BEM et plus particulièrement le bac. Une révolte des jeunes, inconscients du danger et facilement manipulables, serait la pire chose qui puisse arriver au pays en ces moments de crise. La «guerre des boutons» ou une révolte juvénile serait incontrôlable, et pourrait tomber entre de mauvaises mains…Celles qui essayent à tout prix de déstabiliser le pays, dernier îlot de paix dans une région à feu et à sang. Il y va donc de l’intérêt national de sauver ces élèves pris en otage dans des conflits où ils ne demandent que leur droit à… étudier!

LG Algérie