Dans le secteur de l’éducation nationale, les partenaires sociaux se tournent pratiquement le dos. En effet, rien ne va plus entre le ministère et les syndicats. Les relations entre les deux parties sont de plus en plus tendues.
Le communiqué que vient de rendre public le Cnapeste est édifiant à plus d’un titre sur cette situation. Sanctionnant une réunion de son bureau national tenue le 29 octobre dernier, ce communiqué, rendu public hier, s’est attaqué au ministère en l’accusant d’être à l’origine de tous les maux du secteur et de n’avoir pas, surtout, souscrit à ses engagements.
Ainsi le syndicat estime, d’emblée, que les acquis des travailleurs, obtenus grâce à d’âpres luttes sont de plus en plus compromis. Il cite à propos les tentatives de remise en cause des récents reclassements des enseignants à de nouveaux grades. Dès lors le Cnapeste pointe du doigt les pratiques bureaucratiques du ministère et appelle les enseignants à rester vigilants et mobilisés pour défendre leurs acquis.
Le communiqué du syndicat cite l’exemple du concours de promotion au grade de professeur principal et professeur formateur et consiudére que le nombre des promus est très réduit et ce, contrairement aux engagements du ministère dument consignés dans les procès verbaux signés entre les deux parties. De plus le Cnapeste dénonce avec force les multiples atteintes au droit à l’exercice de l’activité syndicale.
Le bureau national du syndicat fait clairement allusion à la dernière circulaire du ministère de l’Education nationale dans laquelle il instruit les directeurs de l’éducation de wilaya à être très pointilleux dans l’application de la réglementation relative aux réunions syndicales.
Les syndicats sont obligés de demander des autorisations vingt jours avant la tenue de leurs assemblées générales dans les enceintes des établissements scolaires. Les syndicats sont en outre tenus de préciser l’objet des réunions et les noms des participants. S’agissant de la réponse du ministère et du gouvernement à propos de la problématique des PTLT, le syndicat estime qu’elle est loin d’être à la hauteur des attentes.
Après avoir évoqué le autres revendications, à l’exemple de la médecine du travail, des oeuvres sociales,le syndicat appelle ses adhérents à tenir des assemblées générales avant le 22 novembre et annonce que le conseil national tiendra une session le 23 novembre.
Tout porte à croire que le Cnapeste se prépare à un mouvement de débrayage, ce d’autant qu’il a déjà, par le passé, interpellé le Premier ministre , Abdelmalek Sellal, sur cette « chaotique situation ». Il faut rappeler que l’Unpef a déjà initié une journée de protestation le 21 octobre dernier, alors que le Snapest a fait montre, il y a quelques semaines de son mécontentement. Selon toute vraisemblance l’on s’achemine tout de go vers un bras de fer entre le ministère et les syndicats. La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a elle aussi haussé le ton à l’égard des syndicats.
Kamal Hamed