« Les résultats scolaires du premier trimestre sont catastrophiques », annonce le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) dans un rapport rendu public hier.
D’après une étude élaborée à partir d’un échantillon représentatif de quelques wilayas, 64% des élèves de la 1re année secondaire n’ont pas obtenu la moyenne (moyenne trimestrielle 8,93/20). Les 2es AS constituent une proportion de 55% à avoir obtenu moins de 10/20 tandis que 59% des terminales ont eu des notes en dessous de la moyenne.
En ce qui le concerne, le palier de l’enseignement moyen n’est pas mieux loti puisque 40% des élèves de 1re AM n’ont pas obtenu la moyenne durant ce premier trimestre. Dans son commentaire, le CLA considère que les résultats scolaires pour ce premier trimestre sont «faibles», «en dessous de la moyenne» et «moyennes», dans pratiquement toutes les matières mais surtout dans les matières des mathématiques et de la physique. La mauvaise performance des élèves s’explique d’abord par le manque d’intérêt de nos scolarisés, explique Nabil Ferguenis, chargé de communication de la Fédération éducation du Snapap. Viennent en second lieu, la multiplication des actions de protestations dans le secteur, le manque de formation des nouveaux enseignants qui doivent se satisfaire de quelques séances de recyclage par an et qui sont affectés aux classes d’examen. Aussi notre interlocuteur dit constater que des classes sont restées sans professeurs jusqu’en octobre.
Le syndicaliste n’omet également pas de renvoyer la balle aux parents leur reprochant de ne pas prendre la peine de suivre le parcours scolaire de leurs enfants. De son côté, Messaoud Amraoui, chargé de communication de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), incrimine la tutelle, lui reprochant de n’avoir pas investi dans « la formation et l’imprégnation des enseignants, nouveaux et anciens, avec la nouvelle méthode dite par compétence». «Adoptée depuis 2003 et faute de pouvoir disposer de formations adéquates, depuis 13 années, aucun enseignant ne travaille avec cette méthode, préférant travailler avec la méthode qui lui semble la plus correcte et la plus adéquate pour un bon rendement des élèves », soutient-t-il.
«La rentrée scolaire 2016/2017 est la pire dans l’histoire du pays. Le secteur de l’éducation est géré dans l’anarchie», conclut Amraoui. Durant cette première semaine de vacances, les élèves des classes d’examen 3e AS, 4e AM et 5e primaire ont continué à se rendre à l’école pour suivre des cours de soutien et de rattrapage. Cependant, ce n’est pas la règle étant donné que la programmation de ces séances est laissée à l’appréciation de l’enseignant.