Le secteur de l’Education nationale se fixe comme délai la prochaine rentrée scolaire 2011-2012 pour généraliser dans son fonctionnement administratif et pédagogique les technologies les plus récentes, afin d’avancer dans la modernisation d’un système dont les dimensions humaines, matérielles et financières sont en constante progression. Il s’agit de rendre impérative la refonte totale des processus et des méthodes de gestion administrative et pédagogique.
Les responsables du secteur précisent dans cette perspective que la mise à niveau de ces processus constitue un “véritable pendant de la réforme du système éducatif” et conditionne, “dans une large mesure”, la réussite de son parachèvement.
Cette opération d’envergure donnera aussi la possibilité aux parents de suivre en temps réel la scolarité de leurs enfants. Toutes les données scolaires seront mises en ligne sur les sites des directions de l’éducation. Cette application bénéficie, pour le moment, uniquement aux établissements d’Alger-Centre. L’opération sera élargie, à partir de l’année prochaine, à l’ensemble des 50 autres directions de l’éducation de wilaya. Le ministère de la tutelle propose aux parents d’élèves, par le biais des directions de wilaya, d’accéder à toutes les données relevant du rythme scolaire de leurs enfants. Cette information, via le Net, concernera chaque détail lié à la vie scolaire de l’élève, à savoir les absences scolaires, les notes, les appréciations des enseignants, le retrait des bulletins trimestriels ou encore la communication directe avec les enseignants sur le comportement de l’élève.
Une gestion commune et informatisée
Cette application sur le net consacrée au suivi, en temps réel, de la scolarité des élèves, concerne pour le moment uniquement les établissements secondaires d’Alger-Centre, en attendant sa généralisation aux autres niveaux et aux autres établissements relevant d’autres wilayas et d’autres directions de l’éducation, et ce à partir de la rentrée prochaine. Pour les responsables du secteur, « l’objectif de cette opération est de mettre en relation et en interactivité, à travers le Net, les responsables administratifs et pédagogiques ainsi que les enseignants et les parents d’élèves dans le cadre d’une gestion commune et informatisée des établissements scolaires et du parcours de l’élève, depuis sa première inscription à son départ définitif de l’établissement scolaire.
Ainsi l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le secteur de l’Education nationale est irréversible, et la rentrée 2011-2012 sera celle de la numérisation.
Il faut noter que l’ensemble des directions et des 17 centres affiliés au ministère de l’Education nationale sont d’ores et déjà dotés de messageries électroniques et échangent les informations par le biais de cet outil de technologie moderne avec une connexion haut débit.
Une plate-forme primaire est déjà mise en place au niveau du centre de calcul du Centre national d’intégration des innovations pédagogiques et de développement des technologies de l’information et de la communication en éducation (CNIIPDTICE). Elle est conçue pour héberger plusieurs solutions informatiques et à travers laquelle, deux objectifs “prioritaires” sont assignés, à savoir la gestion pédagogique et administrative, opérationnelle au courant de l’année, ainsi que la réalisation des cours multimédia interactifs sur Internet et sur support CD-rom.
Ces deux projets sont d’une “envergure nationale” dans la mesure où il s’agit d’un “défi” à relever au profit de plus de 8 millions d’élèves, 1 800 lycées et 5 500 collèges et 18 000 écoles primaires.
Transparence, rapidité, fiabilité et confidentialité
Pour ce qui est du volet formation, les responsables du CNIIPDTICE ont fait savoir que plusieurs sessions dans le domaine des TIC ont été dispensées au profit de quelque 200 formateurs de formateurs. Ils comptent démultiplier ce nombre dans le but de généraliser cette formation à l’ensemble des enseignants relevant des trois paliers d’enseignement (primaire, moyen et secondaire).
Outre la mission de formation dévolue au CNIIPDTICE, cette structure sert de “provider” au secteur de l’Education pour garantir aux établissements les meilleures conditions d’accès à Internet. Le centre s’attelle aussi à constituer des banques de données et de ressources en TIC en éducation pour les mettre au service des enseignants et chercheurs. Le CNIIPDTICE qui participe à toute recherche sur les mutations pédagogiques induites par les TIC, conçoit aussi des programmes de formation initiale et continue des enseignants et des personnels d’encadrement et ce, en plus de l’élaboration des programmes d’enseignement des TIC
La numérisation va ainsi “garantir la transparence dans la gestion, la rapidité de traitement et la précision des données, leur fiabilité et leur confidentialité”.
La numérisation touchera également l’ensemble des activités administratives relevant des attributions des directions de l’éducation telles que la gestion des carrières professionnelles, du mouvement des personnels, des promotions, des contractuels et sup- pléants… Il est également attendu la mise en place d’une plate-forme qui constituera «le noyau du réseau intranet du secteur» qui reliera en fibres optiques toutes les directions de l’éducation, les établissements scolaires et les organismes sous tutelle.
Sarah SOFI