Education nationale et santé publique, Employés en colère, citoyens dans la galère

Education nationale et santé publique, Employés en colère, citoyens dans la galère

Les grèves et les protestations sont devenues, ces dernières années, monnaie courante dans plusieurs secteurs.

Les secteurs de la santé publique et de l’éducation nationale sont cycliquement paralysés par des débrayages décidés par des syndicats autonomes. Cette fois-ci, ces syndicats ont pris pour la première fois une position commune afin de faire pression sur les pouvoirs publics qui, de leur côté, se contentent de rappeler les «concessions» accordées à ces travailleurs ces dernières années et de déclarer les grèves illégales.

Et même les réunions de dialogue et de concertation, tenues régulièrement entre les deux parties, se sont avérées vaines face à l’entêtement des syndicats et à la position du gouvernement qui ne veut pas faire plus de concessions.

Dans le secteur de la santé publique, toutes les catégories professionnelles se sont élevées pour exiger des augmentations de salaire, des rappels et la révision du mode de promotion.

Ainsi, les hôpitaux, cliniques et centres de santé de proximité sont cycliquement paralysés, mettant les malades devant des situations intenables, car même le service minimum n’est pas assuré convenablement. Pour sa part, le ministère de tutelle réitère son refus d’accorder d’autres avantages, qualifiant le mouvement de débrayage d’illégal et appelant les grévistes à rejoindre leur travail. Une déclaration qui ne fait qu’attiser encore plus la colère des syndicats autonomes qui rappellent leur détermination à bloquer encore le secteur.

Et l’Union des syndicats semble leur donner davantage de force afin de peser de tout leur poids, sans se soucier de la menace de ponction sur salaire. Les médecins, paramédicaux, sages-femmes, dentistes…se contentaient la semaine dernière de rejoindre leur lieu de travail, de porter la blouse et de passer la journée sans accomplir aucune tâche professionnelle, prenant en otages des centaines de milliers de malades.

Le secteur de l’éducation nationale n’est pas en reste puisque les enseignants sont entrés dans une grève cyclique de trois jours par semaine, et ce, depuis près de deux mois, afin de faire valoir des revendications liées aux primes. Les élèves, qui devraient passer les examens de fin de cycle, notamment le brevet de l’enseignement moyen (BEM) et le baccalauréat sont, ainsi, livrés à eux-mêmes en cette période très sensible de l’année scolaire.

Il y a lieu de noter que les dégâts de cette grève pourraient être très lourds pour l’avenir des centaines de milliers d’enfants qui ne sont, pourtant, pour rien dans tout ce qui se passe.

Il faut dire que depuis l’apparition des syndicats autonomes, au début des années 2000, plusieurs secteurs d’activité ont enregistré de longues périodes de protestation dont la principale victime demeure le simple citoyen. Toutes les tentatives du gouvernement d’apaiser le front social se sont soldées par un échec. Résultat : l’instabilité est devenue permanente dans plusieurs secteurs…