Education nationale / Le Cnapeste en grève illimitée aujourd’hui : Les parents d’élèves dénoncent et craignent le spectre de l’année blanche

Education nationale / Le Cnapeste en grève illimitée aujourd’hui : Les parents d’élèves dénoncent et craignent le spectre de l’année blanche

Le Cnapeste a décidé de continuer son mouvement de contestation et d’entrer dans une grève illimitée à partir d’aujourd’hui suite à l’échec de sa rencontre avec les responsables du ministère de l’Education. Une décision qui n’a pas manqué de susciter une vive polémique entre, d’un côté, les défenseurs des libertés syndicales et, de l’autre, les parents d’élèves.

Ces derniers, à travers l’Association des parents d’élèves et par la voix de son président Khaled Ahmed, ont dénoncé ce qu’ils estiment être une « grève illégale et non fondée, non scolaire et non éducative ». Selon l’association, cette grève a privé les élèves, notamment ceux des classes d’examen, de leur droit constitutionnel qui est « le droit à la scolarité » et cela pendant deux mois.

« C’est une catastrophe pour l’Ecole algérienne », a indiqué Khaled Ahmed, en faisant savoir que son association a essayé de jouer les intermédiaires entre le Cnapeste et la tutelle, mais le syndicat gréviste a refusé, selon lui, le dialogue, non seulement avec les parents d’élèves, mais aussi avec les directeurs de l’éducation et les inspecteurs du travail. Les wilayas les plus touchées par cette grève sont Béjaïa et Blida. Devant la réaction du Cnapeste, Khaled Ahmed a déclaré que son association va prendre des mesures contre ce mouvement. « On attend la grève de demain (aujourd’hui, NDLR) et les rapports des wilayas concernant le taux de suivi de cette grève », a-t-il fait savoir.

En ajoutant : « Ensuite, on va se réunir pour étudier la situation et prendre des mesures selon la loi, pour éviter l’année blanche. » D’ailleurs, une conférence de presse sera organisée pour annoncer les mesures qui seront prises par l’Association. Parmi les solutions, selon M. Khaled, « remplacer les grévistes par les retraités et les contractuels ».

Mais selon ce dernier, plusieurs enseignants ont arrêté la grève et ont rejoint leurs postes. « Cela nous donne espoir que mardi il n’y aura pas de grève illimitée », a-t-il souhaité. Du côté du Cnapeste, selon un syndicaliste, cette grève « ne défend pas les vraies revendications du personnel de l’éducation ». Et d’accuser que les revendications de ce syndicat sont d’ordre « personnel », car elles concernent des personnes précises. « On pensait que ces grévistes dénonçaient la baisse du pouvoir d’achat, la retraite, les augmentations gelées depuis des années et la loi fondamentale », mais « dans le communiqué du Cnapeste, rien de tout cela n’est soulevé ».

Pour sa part, le porte-parole de CLA, Idir Achour, a affirmé que la grève est un droit garanti par la Constitution. « On ne peut pas être indifférents quand il s’agit des libertés syndicales, notamment quand il y a une répression ou suspension ou remplacement des enseignants », a fait savoir le syndicaliste, en appelant à un dialogue sérieux sur le différend qui existe entre le Cnapeste et la tutelle pour trouver une solution qui arrange les deux parties, avant « le pourrissement de la situation ».

Concernant l’illégalité de la grève, selon le porte-parole du CLA, « jusqu’à maintenant, on ne sait pas ce qu’est une grève légale et une grève illégale». En se demandant si les décisions de la justice sont « légales » sachant que la procédure de règlement des conflits « n’est pas respectée », a-t-il ajouté.

« On est en train de voir le retour de la répression, ce qui n’est pas la solution adéquate pour régler les problèmes », estime le syndicaliste, faisant référence à la grève des ENS, des médecins résidents et des autres mouvements de grève.

Il a fait remarquer que « l’Etat fait appel au bâton pour réprimer les grévistes. On sent le retour d’un Etat policier », a-t-il déploré. Concernant le dialogue avec le département de Benghebrit, le syndicaliste l’a qualifié de « dialogue de sourds » parce qu’il se limite à des discussions qui, selon lui, « n’auront pas suivi ».