La visite de la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, dans la wilaya de Mostaganem, a été chahutée par des dizaines d’intendants grévistes qui ont tenu un rassemblement pour empêcher la ministre de terminer sa visite. Selon certains de leurs représentants, la ministre a finalement dû interrompre sa visite et quitter les lieux.
Certains des intendants ayant participé à ce rassemblement se sont déplacés depuis les wilayas voisines pour se rendre à Mostaganem.
Pour ces travailleurs des services économiques de l’éducation, cette action de protestation a pour objectif de dénoncer la façon avec laquelle le ministère de l’Education a répondu aux doléances des grévistes.
Pour rappel, les intendants qui ont déclenché une grève illimitée au lendemain de la rentrée scolaire n’ont pas renoncé à leur mouvement et la décision du ministère de l’Education de procéder au licenciement des grévistes a aggravé la situation.
Jeudi dernier, les travailleurs des services économiques de l’éducation ont observé un sit-in devant le siège de l’annexe du ministère de l’Education à Ruisseau (Alger) pour réclamer la satisfaction de leur plateforme de revendications.
Le ministère de tutelle a déjà qualifié le mouvement des intendants d’« illégal ». Les deux parties campent sur leurs positions et aucun ne veut faire machine arrière. La situation risque de durer pendant encore plusieurs semaines.
D’autant plus que les syndicats du secteur, auquel s’est joint le comité des intendants, font preuve de grande détermination, voire de jusqu’au-boutisme, particulièrement depuis la publication d’une directive qui oblige les syndicats à déposer une demande d’autorisation pour toute tenue de leur conseil national vingt jours avant son organisation et de devoir attendre une semaine de plus pour avoir la réponse du ministère.
Une directive « liberticide qui vise à étouffer les libertés syndicales », selon les partenaires sociaux.
Mais pour la ministre Benghebrit, il est question de ne pas « abuser » du droit de grève, arme à laquelle recourent les syndicats de façon quasi intempestive.
Lors de l’une de ses sorties dans la wilaya de Djelfa, elle avait affirmé que son ministère allait « tout faire pour que le niveau scolaire soit amélioré et que les conditions pédagogiques soient meilleures qu’elles ne le sont », appelant toute la corporation de l’éducation à ne pas « user et abuser » du droit de grève et « déstabiliser » un système scolaire et éducatif en cours de réforme dans le pays. Une nouvelle fois, à propos de la grève des intendants, la ministre avait affirmé alors que le mouvement, qui n’a pas dépassé les 30%, ne fait pas consensus au sein de la corporation et c’est l’une des raisons pour laquelle son ministère, a-t-elle expliqué, a pris la décision de confier la distribution de la prime scolaire de 3 000 DA dévolue aux enfants nécessiteux aux communes.