Les résultats du baccalauréat session juin 2015 sont ouverts à tous les pronostics… pessimistes. Un sentiment qui s’explique par les multiples mouvements de débrayage qu’a connus le secteur de l’éducation ces dernières semaines.
La montée au créneau du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) et son mouvement de grève illimitée enclenché le 16 février dernier ont perturbé les cartes du ministère de l’Education qui a dû renoncer, même de manière indirecte, à sa décision d’annuler le système du « seuil» (limitation des examens aux seuls cours dispensés) après le retard enregistré dans l’exécution du programme scolaire en raison de la grève qui a englouti 120 heures du programme scolaire. Des cours impossibles à récupérer dans le climat actuel marqué par le refroidissement des relations entre le ministère et le syndicat. Ainsi, le ministère de l’Education ne semble pas avoir d’autre alternative que de céder à la revendication des élèves relative au retour du « seuil», alors que depuis son arrivée à la tête du ministère de l’Education au mois de mai 2014, Mme Nouria Benghebrit n’avait cessé de mettre en garde que le « seuil » représentait un «danger» pour l’avenir des élèves.
Et c’est depuis Tizi-Ouzou que l’annonce du retour du fameux « seuil » a été faite. « Les candidats aux épreuves du baccalauréat seront examinés sur les cours dispensés au cours de l’année», a annoncé, en effet, le directeur général de l’administration au ministère de l’Education, avant-hier, M. Nadjad Messeguem, aux élèves candidats au baccalauréat. Il semble ainsi que la ministre de l’Education a chargé ce responsable d’annoncer le retour au « seuil » comme seule alternative pour absorber la colère des candidats aux épreuves du baccalauréat. Le même responsable a également écarté la possibilité de décaler ou de reporter les examens de fin d’année tout en annonçant l’annulation officielle des examens de deuxième trimestre pour les candidats aux épreuves de baccalauréat. Pour ce qui est du « bac blanc », le directeur général a annoncé le maintien de cette épreuve et que la date de son organisation sera décidée par les directeurs de l’éducation de chaque wilaya. Il a également tenu, d’autre part, à préciser que la mise à la disposition des CD contenant les cours de troisième année n’a, « en aucun cas », pour objectif de « remplacer les enseignants qui restent un élément essentiel».
Selon lui, les CD sont seulement destinés à aider les élèves à réviser leurs cours pendant cette période de grève. Néanmoins, l’annonce de l’annulation officielle du « seuil » n’a pas empêché les élèves de terminale de sortir hier. Des élèves auxquels le message du ministère de l’Education n’est manifestement pas parvenu à temps. « Pas de retour aux classes sans la limitation du programme scolaire», « ne touchez pas aux vacances du printemps», tels sont les slogans répétés par les lycéens lors des rassemblements qu’ils ont tenus, hier, devant les sièges des directions de l’éducation.

La date des examens du bac maintenue pour le 14 juin
Ainsi, ils seront environ 800 000 élèves de terminale, entre candidats scolarisés, libres et étudiants par correspondance, selon les chiffres de l’Office national des examens et concours (ONEC), à se déplacer pour concourir à cet examen de passage au monde universitaire à la date prévue initialement, à savoir le 14 juin prochain. Dans ce cadre et pour assurer le bon déroulement de ces épreuves, tous cycles confondus, le ministère de l’Education a pris de nouvelles mesures en mettant à la disposition des candidats «les moyens nécessaires ». Il a été également décidé de revoir à la hausse le nombre de candidats libres avec une moyenne de 15 à 20 par salle, comme il a été décidé de baisser celui des surveillants de 5 à 4 par salle. L’ONEC indique également que les résultats des épreuves du baccalauréat seront affichés sur sa page Internet où les élèves auront la possibilité de consulter les résultats en inscrivant leurs numéros d’immatriculation respectifs.