Réunis hier en session extraordinaire, les syndicats autonomes de l’éducation (Unpef, Cnapest et Snapest) ont décidé, à la dernière minute, de geler leur grève de trois jours (25, 26 et 27 avril), convaincus des engagements du ministre de l’Education nationale de prendre en charge toutes les revendications soulevées et dans les plus brefs délais.
De nouvelles promesses ? «Pas du tout !», affirme le coordinateur national du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique). «L’année passée, Benbouzid avait signé un procès-verbal pendant la grève. C’était un moyen de casser notre débrayage. Cette année, ce n’est pas du tout pareil. Le ministre a signé un P.-V. avant même le début de la grève !», explique Nouar Larbi.
Hier, les conseils nationaux de l’Unpef (Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation) et du Cnapest se sont réunis en session extraordinaire pour évaluer la situation. Le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) a également réuni son bureau en session extraordinaire. Le gel de la grève a été voté à l’unanimité.
«Donnons du temps au ministère de concrétiser ses promesses », dit-on «Le P.-V. signé répond aux revendications que nous avons soulevées. Si le ministère n’avait pas eu le feu vert des hautes autorités, il n’aurait rien fait», indique Nouar Larbi, précisant que les syndicalistes ont toujours fait face au refus de la tutelle de revoir le régime indemnitaire, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci. «Il y a un changement.
Nous avons le sentiment que la volonté y est cette fois-ci», dit-il. La semaine dernière, des rencontres ont regroupé les représentants de ces syndicats et le ministre de l’Education nationale, qui ont été couronnées par la signature d’un procès-verbal commun dans lequel Benbouzid s’engage à concrétiser les revendications des travailleurs. Les syndicalistes ont préféré tempérer. En effet, concernant le statut particulier, une commission mixte a été installée et a déjà commencé l’étude du dossier en comparant la situation des éducateurs avec celle des travailleurs des autres secteurs relevant de la Fonction publique pour arranger ce qu’il faut. Une autre commission a été mise en place pour examiner la question du régime indemnitaire en comparaison avec les autres secteurs. Le ministère soumettra ensuite les résultats aux «autorités concernées» pour y apporter les «corrections » nécessaires. Aussi, le décret 94-158 sur la gestion des œuvres sociales sera remplacé par un autre avant le 30 avril prochain. «Il garantira une gestion juste et transparente et privilégiera l’intérêt des travailleurs», note-t-on. D’autres commissions ont également été installées pour examiner les autres dossiers (logement, médecine du travail, pensions des régions du Sud et la retraite)
I. B.