Education: «L’école de qualité» à l’épreuve de la surcharge des classes

Education: «L’école de qualité» à l’épreuve de la surcharge des classes

par Yazid Alilat

Education: «L’école de qualité» à l’épreuve de la surcharge des classes

Mettre en place une école de qualité «exige du temps», a estimé, hier, Fatiha Moualek, inspectrice centrale au ministère de l’Education nationale. Cette étape d’excellence que doit atteindre l’Ecole algérienne passe surtout par «la formation des enseignants», a-t-elle déclaré à la Radio nationale, rappelant le plan stratégique de formation des enseignants, étalé sur trois ans. Il s’agit de «former un enseignant de qualité à travers un dispositif d’accompagnement des enseignants, la mise en place de la pédagogie, de la didactique, de la discipline», indique-t-elle.

Pour l’inspectrice centrale au ministère de l’Education nationale, «il y a un dispositif de formation des enseignants pour atteindre une école de qualité.» En fait, explique-t-elle, «nous formons les enseignants pour améliorer leur pratique pédagogique et éducative, améliorer leur formation en langues, sur la conception des sujets d’examen, et des thématiques orientées sur une formation de qualité.»

Elle a souligné, d’autre part, que pour cet objectif, «tous les moyens sont mis en avant pour que les enseignants s’acquittent de cet objectif d’atteindre une école de qualité.» La stratégie du ministère de l’Éducation nationale pour atteindre une école de qualité, selon un document du ministère, s’appuie sur trois axes principaux : le renforcement des efforts, en faveur de la modulation pédagogique, la transparence dans la gestion de proximité avec l’application de la charte du secteur et la mise en place du système ‘Marwatt’, qui sera «la référence nationale pour l’enseignement, l’évaluation et la formation».

Ce système vise à renforcer la place de l’Education dans la perspective de la professionnalisation des pratiques de l’enseignement. Le même document fait de l’école primaire, un niveau prioritaire dans lequel il faut «veiller à l’égalité des chances, pour tous les enfants, et à atteindre un enseignement de qualité, adapté et complet, enraciné dans l’algérianité et garant de la réussite scolaire.»

Sur le dossier de la surcharge des classes, l’Inspectrice centrale du ministère de l’Education nationale a rappelé que ce phénomène concerne les localités où il y a eu un retard dans les projets de construction d’établissements scolaires, ou de gel des constructions scolaires pendant les années de restriction budgétaire.»

La ministre de l’Education nationale avait, à la rentrée scolaire, estimé que la surcharge des classes ne concerne que les grandes villes du pays, notamment Alger, Tizi Ouzou ou Oran et Constantine, alors que dans d’autres régions du pays, il y a, au contraire, des classes à moitié vides. Selon Mme Moualek, «le secteur n’est pas à 100% responsable de la surcharge des classes», et «il a tenté de pallier à cette surcharge, en mettant en place des salles de classes supplémentaires».

Sur le volet de l’amélioration des moyens pédagogiques, de l’apprentissage et des moyens innovants, elle a indiqué que «nous avons élaboré un plan de charge, sur trois ans, pour la formation des enseignants devant assurer une école de qualité.»

Elle a expliqué, d’autre part, sur le phénomène des cours de soutien assurés par des enseignants pour leur propre compte que «l’Etat a mis un dispositif interne pour assurer des cours de rattrapage et de soutien aux élèves qui en ont besoin.» «Nous appelons les élèves à venir profiter de ces cours, et les professeurs sont disponibles à donner des cours de soutien», a-t-elle ajouté, refusant de parler de lacunes du système actuel de formation, dans l’Ecole algérienne, à partir du moment où les élèves prennent des cours de soutien payants, à l’extérieur.

L’opposition de la ministre de l’Education nationale pour les cours particuliers payants se retrouve, en fait, dans la démarche du ministère, qui prévoit l’ouverture des établissements scolaires, en dehors des heures de classe, afin que des cours de soutien y soient donnés. D’autant que ces cours privés de soutien sont assurés par des enseignants, qui dispensent des cours aux mêmes élèves, dans les établissements scolaires.