La grève ayant secoué ces derniers temps le secteur de l’éducation laissera certainement des séquelles difficiles à effacer, notamment en ce qui concerne le retard engendré pour l’accomplissement du programme. En tout cas, c’est l’avis des acteurs du secteur qui indiquent que «le rattrapage des cours sera très difficile à réaliser».
Le scepticisme des enseignants trouve son explication principalement dans le court laps de temps qui reste avant la fin de l’année. Contacté hier, le porte-parole du Conseil des Lycées d’Alger (Cla), Achour Idir, pense que «le rattrapage des cours est impossible».
Pour notre interlocuteur, «une période de trois ans est nécessaire pour rattraper tous les cours». En effet, les trois dernières années ont vu le secteur de l’éducation ébranlé par des grèves périodiques.
Selon M. Achour, «non seulement le rattrapage nécessite trois ans, mais il faut également penser à établir une stratégie tout en s’assurant de sa continuité dans le temps».
Le responsable du CLA estime par ailleurs qu’«afin de rattraper les cours, les programmes doivent être allégés, car même lorsque l’année scolaire ne connaît pas d’interruption, les programmes en question ne sont achevés qu’à 80%».
D’autre part, et c’est là un deuxième point important, selon lui, «les élèves de deuxième année secondaire ont la priorité en matière de rattrapage puisque ces derniers passeront les examens du baccalauréat l’an prochain». Cependant, notre interlocuteur écarte «toute utopie».
D’après ces dires, «la majorité des enseignants n’ont pas la volonté de consacrer du temps supplémentaire au rattrapage des cours. Non pas parce qu’ils veulent pénaliser les élèves, mais vu la continuation de leur situation de précarité d’année en année, psychiquement aucune motivation ne les anime».
Contrairement au porte-parole du CLA, Ahmed Khaled, président de l’Union nationale des associations de parents d’élèves, estime qu’«il est possible de rattraper les cours», tout en ajoutant que «la plupart des enseignants sont prêts à relever le défi avant la fin de l’année».
Il affirme avoir proposé au ministre de l’Education nationale des solutions. En premier lieu, «le rétrécissement des vacances scolaires de deux à une semaine seulement». Toutefois, en ce qui concerne ce cas, il est trop tard puisque les élèves entament déjà leur deuxième semaine de vacances.
La deuxième proposition est, selon lui, «la plus envisageable». Il s’agit du prolongement de la fin de l’année, et ce, jusqu’au 13 juin. La troisième solution sera certainement sujette à controverse. Le président de l’union regroupant les parents d’élèves songe «au rattrapage des cours après 16h30».
Là aussi, il pense que «les enseignants seront d’accord pour rattraper le retard accumulé durant les grèves dans l’optique de terminer le programme». Sur un point similaire, «le rattrapage des cours est possible dans plusieurs établissements car la grève n’a pas été constatée pareillement dans toutes les écoles», a-t-il précisé.
Mehdi B.