La famille de l’éducation était toute ouïe ce jeudi pour le CNAPEST qui réunissait jeudi son Conseil national pour décider de la suite à donner au mouvement de grève entamé le 13 octobre.
Contrairement à ce qui était attendu, la décision prise, à l’issue d’une réunion marathon est la poursuite du mouvement.
C’est du moins ce que nous avons appris auprès des membres du Conseil selon lesquels un communiqué détaillé sera rendu public dans l’après midi pour expliquer les tenants et aboutissants de la décision. “La réunion extraordinaire des bureaux de wilaya du CNAPEST s’est tenue pour évaluer la situation, après une semaine de grève et surtout après la rencontre qui s’est déroulée, samedi dernier, entre les représentants du syndicat et le ministre de l’Education”, a Indiqué pour sa part, le chargé de la communication de ce syndicat Smail Ben M.Bendahib.
Selon lui, une “écrasante majorité d’enseignants a voté pour la poursuite de cette grève illimitée jusqu’à satisfaction de toutes les revendications”. Qualifiant la réaction du ministre de tutelle Abdellatif Baba Ahmed de “protocolaire” et “sans engagements définis”, le même syndicaliste a estimé que le débrayage était “la seule solution pour faire aboutir les revendications d’ordres social et professionnel des enseignants”. “Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre mouvement de protestation. Nous voulons des engagements bien définis concernant la satisfaction de nos revendications et non pas des discours superflus», a ajouté le chargé de la communication du CNAPEST, dont l’appel à la gréve, partiellement suivi, a néanmoins perturbé le fonctionnement des établissements, notamment le secondaire.
Quid des élèves, notamment ceux qui préparent les examens de fin d’année, le syndicat se défausse une nouvelle fois sur la tutelle en lui faisant porter exclusivement la responsabilité de la grève lui reprochant de “continuer d’ignorer les préoccupations légitimes des enseignants”. “Le Cnapest n’exerce aucun chantage et n’a nullement l’intention de prendre les élèves en otages, contrairement aux déclarations du ministre. Nous voulons juste la satisfaction de nos revendications et nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour ce faire”, réitére M. Bendahib.
C’est donc l’impasse. Lors de son passage dimanche dernier au Forum hebdomadaire d’El Moudjahid, le ministre a eu à s’expliquer sur le contenu des revendications portées par le syndicat, considérant que l’augmentation des salaires, avait été “largement satisfaite dans le passé”. “Il faut savoir que la catégorie 16 octroyée (par la fonction publique) aux enseignants du secondaire est attribuée habituellement aux médecins et aux doctorants (universitaires)”, avait-il relevé en guise d’argument.
Tout en laissant la porte du dialogue ouverte, Baba Ahmed a opposé une fin de non recevoir à certaines revendications, comme les primes « impossibles à satisfaire » selon lui. Le ministre a, par ailleurs, averti que les procédures administratives, seront appliquées rigoureusement contre les enseignants grévistes qui subiront des retenues sur salaires pour les journées non travaillées.
Pour rappel, la plate forme de revendication porte aussi sur les œuvres sociales, l’application de la loi relative à la médecine du travail, la réalisation de 4.500 logements pour les enseignants au sud du pays, la retraite après 25 ans de service, au lieu de 32 ans actuellement et la révision du classement de certains enseignants considérés par le syndicat comme des victimes du statut particulier. Le jusqu’au-boutisme du CNAPEST ne va certainement pas rester sans provoquer la réactions des associations des parents d’élèves qui n’ont eu de cesse de dénoncer la prise d’otage des élèves.