Education: Le Cnapest maintient la grève, la CSE la suspend, les parents se « débrouillent »

Education: Le Cnapest maintient la grève, la CSE la suspend, les parents se « débrouillent »

« La grève continue ! ». Le message tourne en boucle sur le site du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) qui publie le procès-verbal de la rencontre, non concluante de cinq heures, tenue le lundi 8 mars avec une délégation de la tutelle, dirigée par l’Inspecteur général du ministère, Messkam Nejadi.

Les discussions ont achoppé, d’emblée, sur le premier point soulevé par le Cnapest, sur la « promotion automatique » après dix années de services effectifs qui a été rejeté par les représentants du ministère au motif qu’elle s’oppose à la loi portant statut de la fonction publique de 2006.

Un blocage insurmontable qui a rendu la réunion de cinq heures vaines. Le Cnapest maintient formellement la grève qui entre dans sa troisième semaine, avant de trancher définitivement sur la suite à donner au mouvement. Le Cnapest a demandé à ses adhérents d’organiser des assemblées générales et des conseils de wilaya en préparation de la tenue d’un conseil national, le mercredi 11 mars.

Le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, a indiqué que le ministère n’a proposé « rien de nouveau sur la question de la promotion » et a réaffirmé l’attachement du syndicat à la concrétisation des revendications soumises au ministère.

Du côté de la Coordination des syndicats de l’enseignement (CSE, qui regroupe le Snapest, le CLA, la SNTE, le Snapep, le Satef, l’Unpef et le Snapap), les choses ne sont pas claires au sujet de la grève cyclique de trois jours qui devait commencer aujourd’hui.

Les membres de la Coordination qui ont été reçu, samedi, par la ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit, sont sur une logique d’apaisement. Ils appellent dans un communiqué leurs adhérents à « suspendre la grève » tout en s’engageant à assurer un « suivi » de la mise en application des accords avec le ministère de l’éducation.

Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, l’une des formations membres de la CSE a évoqué des « avancées et des acquis supplémentaires » lors des échanges avec la ministre lors de ces échanges ».

Pour les parents, inquiets d’un risque d’une année blanche, cet apaisement reste à vérifier. « Ils peuvent appeler à la « suspension » sans que rien ne change » nous dit un parent « dégoûté ».

Face à ces grèves dans le secteur éducatif et les perspectives, plutôt, sombres, les familles se sont installés dans la débrouille. Le recours aux cours particuliers, décrié par le ministère, est bien la seule option « concrète » notamment pour les candidats au baccalauréat. Il a tendance à se généraliser.

Sur la page Facebook du lycée des frères Hamia, de Kouba, on peut lire, un commentaire dépité à l’annonce du CNAPEST de la poursuite de la grève.

Le « budget » cours particulier des ménages est en hausse pour ceux dont les enfants préparent le bac. Des cours particuliers qui sont assurés parfois par des enseignants en grève. L’état de déstabilisation durable du secteur de l’éducation où des grèves régulières sont organisées par les syndicats a un impact important sur la qualité de l’enseignement.

Du point de vue purement quantitatif, les élèves algériens ont perdu l’équivalent deux ans d’enseignement en dix ans.