Education: La signature de la Charte du secteur une prouesse qui a marqué l’année 2015 d’une pierre blanche

Education: La signature de la Charte du secteur une prouesse qui a marqué l’année 2015 d’une pierre blanche

Benghabrit_196451191.jpgLa signature en novembre dernier de la Charte éducative constitue une prouesse par laquelle la communauté de l’Education nationale aura marqué d’une pierre blanche l’année 2015, lui permettant de clore un long cycle de perturbations et d’instabilité chronique.

La tâche était jugée titanesque et ardue, mais a finalement abouti à l’établissement d’un « contrat de confiance » qui ouvre de nouvelles perspectives pour le secteur.

Selon l’esprit et la lettre de la charte adoptée, le principe de la préservation de la stabilité et de la sérénité au sein des établissements scolaires est une priorité qui doit se traduire rapidement dans les faits comme un impératif absolu sans lequel rien d’autre ne peut être entrepris.

Estimant que « la survenue de litiges ou de conflits, quelles que soient leur cause et leur ampleur, retentit toujours négativement sur la scolarité des élèves », la charte considère que le recours à la grève, même lorsqu’il a lieu dans le respect de la loi, « ne doit intervenir qu’après épuisement de toutes les formes de résolution des conflits, fondées sur le dialogue ».

Cette charte, signée par huit (8) partenaires sociaux du secteur sur les dix syndicats existants, définit les droits et obligations de chaque composante de la communauté éducative afin d’instaurer un climat favorable permettant d’aller à une « école de qualité ».

La charte qui trouve ses fondements dans les textes fondamentaux régissant le secteur, et de l’expérience accumulée par l’Algérie en matière de politique et de gestion éducative a pour principe général qu’un consensus peut se constituer autour de quatre principes: l’intégrité, le respect, la compétence professionnelle et la préservation de la stabilité au sein des établissements éducatifs.

Une stabilité dont les jalons ont été posés au fil des longues réunions avec les représentants de tous les travailleurs du secteur, puisque l’année 2015, contrairement aux années précédentes n’a pas été secouée par des grèves récurrentes, hormis le mouvement du premier trimestre, et qui aura servi de base à l’accord pendant longtemps en gestation.

L’année qui tire à sa fin aura également été marquée par la tenue d’une conférence nationale sur l’évaluation de la réforme du système éducatif dans le cadre de l’approfondissement d’un processus lancé en 2003 et visant un redéploiement du système éducatif au service de l’équilibre cognitif et psychologique de l’élève.

Ses recommandations ont porté surtout sur la généralisation des instituts de formation à travers le territoire national, l’adaptation des méthodes pédagogiques afin d’éviter aux enfants scolarisés le « stockage intensif » des connaissances en leur offrant davantage d’activités adaptées à leur âge, et la prise en charge de la santé de l’enfant, notamment au plan psychologique.

De premières mesures traduisant ces recommandations ont déjà été prises et d’autres interviendront à l’occasion de la prochaine rentrée.

Introduire la référence nationale dans les manuels scolaires

Le ministère de l’Education a ainsi veillé, en 2015, à introduire de nouvelles dispositions pédagogiques notamment dans le cycle primaire avec la généralisation du préscolaire dans tout le pays jusqu’en 2017, l’extension de l’enseignement de tamazight à 23 wilayas contre 11 en 2014, la promotion de l’enseignement des langues étrangères.

La scolarisation des enfants aux besoins spécifiques, comme les autistes et les sourds-muets, en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale n’était pas en reste du côté du département de Mme Benghebrit qui a déjà annoncé d’autres projets.

Il s’agit notamment de nouveaux manuels scolaires pour les cycles primaire et moyen, afin d’introduire la référence nationale. Une commission conjointe entre les ministères de l’éducation et de la culture a été chargée de sélectionner des extraits d’oeuvres littéraires d’écrivains algériens en langues arabe, amazighe et française.

Les autres actions entreprises ont trait particulièrement à l’adaptation à la réalité algérienne des programmes et des méthodes pédagogiques, favorisant la politique reposant sur un meilleur transfert à l’élève des valeurs morales, sociales et religieuses.

Plus près de la réalité quotidienne de l’élève, l’attention est également orientée vers la prise en charge des problèmes d’intendance comme le chauffage, la restauration et le transport dans les établissements scolaires.

Au cours de cette année ainsi marquée par la sérénité et le dialogue, la communauté éducative semble mobilisée plus qu’auparavant afin d’assurer les conditions d’un enseignement de qualité pour tous dans le cadre d’une école maîtrisant les nouvelles technologies, ouverte sur la modernité et fidèle aux valeurs, aux constantes et à l’identité constitutives de la nation algérienne.

Les efforts attendus, avait plaidé Mme Benghabrit, ne doivent pas être le fait du seul ministère, mais aussi celui des enseignants, des encadreurs et des parents d’élèves, qu’elle n’a pas manqué d’exhorter à « multiplier les efforts pour maintenir à jamais la vitalité de ce secteur stratégique ».