Va-t-on vers la reconduction de la grève des enseignants ? «La question reste posée et le recours ou non à cette alternative dépend exclusivement du gouvernement».
C’est la décision des syndicats du secteur qui reconnaissent déjà qu’un recours à un autre débrayage risque d’hypothéquer l’année scolaire.
«Une crainte justifiée à la mesure de l’état de stress des enseignants et de la longue attente des travailleurs du secteur, qui espèrent voir leurs revendications satisfaites», a regretté, hier, le coordonnateur national du CNAPEST, M. Larbi Nouar.
La révision des régimes indemnitaires des enseignants a été au cœur de toutes les rencontres qu’ont eues, le mois dernier, plusieurs syndicats du secteur- le CNAPEST, l’UNPEF, la FNTE … avec les directeurs centraux de la tutelle. Répondant favorablement à toutes les doléances des travailleurs du secteur par le biais de leurs syndicats respectifs, le ministre s’est engagé à transmettre le dossier en question au secrétait général du gouvernement le 31 décembre 2009. «Nous demandons au ministère de l’Education de nous fournir la preuve, justifiant que le dossier du régime indemnitaire est réellement au niveau de la chefferie du gouvernement», a déclaré M. Nouar, soulignant que la tutelle refuse de nous fournir le moindre détail sur ce transfert sous prétexte qu’il est inconcevable de leur faire parvenir la copie d’un dossier censé être en débat au niveau du gouvernement.
«C’est un manque de confiance», a rétorqué M. Nouar, déclarant être dans l’expectative en attendant l’expiration des délais d’un mois (à partir du 31 décembre) que se sont fixés les syndicats lors de leurs récentes et nombreuses réunions avec les responsables du ministère.
«Au-delà de cette date et en cas de la non-prise en considération des revendications des enseignants par la commission ad hoc – constituée des représentants de la fonction publique et ceux des ministères de l’Education et des Finances – l’option serait de recourir à un débrayage pouvant hypothéquer la scolarité des élèves de tous les paliers», a affirmé M. Nouar rappelant que «les bases de toutes les formations syndicales sont résolues, plus que jamais, à faire valoir leur droits et veulent imposer un statut social digne de l’enseignant. C’est aussi la tendance de l’UNPEF. L’Union juge que le moment n’est pas opportun pour reconduire le mouvement de protestation, d’autant plus que la première réunion de la commission ad hoc devrait se tenir demain.
«L’attitude des syndicats dépendra des résultats des réunions de cette commission», a souligné le président de l’Union M. Saddek Dziri, estimant que la grève n’est pas toujours la solution. Mais dans le cas où la commission ne prendrait pas au sérieux les doléances des travailleurs du secteur, des syndicats tiendront des assemblées générales pour décider de l’attitude à adopter.
Pour le SNAPEST, le ministère de l’Education a favorablement répondu aux revendications des travailleurs du secteur. Son coordinateur national, M. Méziane Mériane, a souligné que la balle est actuellement dans le camp de la commission ad hoc chargée du dossier et censée respecter la feuille de route qui lui a été soumise par le département de l’Education.
Safia D.